Pince

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Nom donné à différent outils composés de deux manches et de deux mâchoires ou becs dont la forme varie suivant la fonction de l’outil.

Variantes

  • Une pince est en général articulée pour gagner en force suivant le principe du levier : plus les becs sont courts et plus les manches sont long plus l’effet de levier sera important. L’articulation est en général un simple pivot, mais elle peut parfois fonctionner avec plus de pivots afin de multiplier encore plus la force, comme le parallélogramme des pince coupe-boulons.
  • D’autre pinces ne sont pas articulées, les becs prolongeant directement les manches, comme la pince à épiler. Elles ne donnent aucun avantage mécanique et sont plutôt dédiées à des manipulations de précision.
  • La plupart des pinces sont fermantes, c’est-à-dire que les mâchoires se rapprochent lorsqu’on appuie sur les manches de l’outil. Mais il existe des pinces ouvrantes dont les mâchoires s’écartent lorsqu’on rapproche les manches.
  • Les pinces de préhension ont souvent un dispositif permettant d’adapter l’espacement entre les mâchoires à la taille de la pièce à manipuler. Elles sont souvent munies d’une rainure à crans permettant de déplacer le pivot d’articulation en fonction de l’espacement désiré. D’autres ont une vis de réglage, comme les pince-étaux ou les pinces à dénuder ordinaires.
  • Certaines pinces permettent le verrouillage de la prise, comme les pince-étaux. Elles sont alors souvent équipées d’un levier supplémentaire permettant le déverrouillage de l’outil.
  • Enfin, sur beaucoup de pinces, les becs ou mâchoires ont plusieurs zones d’action permettant d’adapter l’outil à une fonction spécifique, comme les pinces à dénuder calibrée ou les pinces dérive-chaîne.

Entretien

Les pinces s’abîment essentiellement à deux endroits :

  • L’articulation qui prend souvent du jeu. Une pince coupante par exemple ne fonctionnera plus correctement si l’articulation a pris trop de jeu. Celle-ci est souvent munie d’un écrou permettant de resserrer l’articulation pour enlever le jeu.
  • Les mâchoires ou becs peuvent s’abîmer. On peut parfois suivant les cas, affuter les taillants, refaire les crans au burins, meuler les parties ébréchées ou écrouies, etc. Ou remplacer les ergots sur quelques pinces comme certaines pinces à ergot, pinces dérive-chaîne ou pince à sertir,

Outils de préhension

Pince à bec

Les pinces à becs (needle-nose pliers en anglais) ont des mâchoires allongées et effilées. Elles sont particulièrement pratiques lors de la mise en tension d’un câble de frein ou de dérailleur. On choisira une pince à becs demi-ronds, plats à la rigueur. Pour les dérailleurs avant, l’extrémité du câble est souvent difficile d’accès; une pince à becs coudés rendra l’opération plus commode.

Pince à épiler

Les pinces à épiler (appelées aussi brucelles, tweezers en anglais) sont de petites pinces non articulées. Elles sont très utiles pour retirer les aiguilles et les éclats de verre du pneu lors de la réparation d’une crevaison.

Pince à siphon

Une pince à siphon (siphon pliers en anglais) ressemble à une pince multiprise mais ses mâchoires sont recourbées et suffisamment longues pour enserrer une pièce circulaire de section large. Elle peut remplacer une pince pour cuvette de direction crantée. Elle est notamment plus commode lors du verrouillage du jeu de direction lorsque le dégagement entre la cuvette et le contre-écrou est limité. On les trouve dans le rayon plomberie des quincailleries.

Pince-clé

Une pince-clé ressemble à une pince multiprise, mais ses mâchoires sont parfaitement plates et ne comportent aucun crantage. Cet outil combine les avantages de la pince multiprise et de la clé à molette, sans leurs inconvénients. Elle est particulièrement utile pour visser et dévisser les cuvettes réglables à deux pans, des jeux de pédalier à cône et cuvette, qui sont rarement métriques. Elles sont commercialisées par des fabricants d’outils de qualité comme Knippex ou Facom.

Pince-étau

La pince étau (locking pliers en anglais) est une pince articulée de préhension verrouillable. Elle sert à verrouiller une prise, notamment pour desserrer des vis ou écrous grippés, ou stabiliser le maintien de composants avant une découpe ou un assemblage. On les choisira de différentes tailles et avec des formes variées de mâchoires. Une pince-étau à becs longs, avec la partie crantée plate et allongée, sera particulièrement utile pour desserrer les écrous récalcitrants de type papillon. Elle est en général munie d’une vis permettant de régler l’espacement entre les mâchoires et d’un levier pour libérer les mâchoires après utilisation.

Pince multiprise

Une pince multiprise (tongue-and-groove pliers en anglais) permet de régler l’espacement des mâchoires pour l’adapter à la taille de la pièce à manipuler. En général, on règle cet espacement en déplaçant le pivot d’articulation de la pince dans une rainure à crans. Sur certaines pinces, le réglage peut être stabilisé grâce à un bouton poussoir solidaire du pivot. C’est un outil multifonction qui ne devrait être utilisé qu’avec parcimonie, lorsqu’on ne dispose pas d’un outil plus adéquat.

Pince universelle

La pince dite universelle (Lineman’s pliers en anglais) est une pince dont la mâchoire comporte une partie crantée sur le devant pour la préhension, et deux taillants plus en arrière pour la coupe. Elle n’est pas très recommandée dans un atelier de mécanique vélo et ne devrait être rendue disponible que lorsqu’un atelier en création ne dispose pas encore de suffisamment d’outils.

Outils de coupe

Cisaille à tôle

Une cisaille à tôle (snips en anglais) peut être utilisée à la place d’une pince coupante de côté lors de la découpe des tôles fines, notamment des garde-boues, surtout les anciens, qui sont en zamak, un alliage à base de zinc, d’aluminium, de magnésium et de cuivre.

Pince coupante de côté

La pince coupante de côté (appelés aussi pince diagonale, diagonal pliers en anglais) est une pince dont les taillants (parties coupantes des mâchoires) sont parallèles aux manches. Elle doit sont nom au fait que la coupe s’effectue sur le côté de l’outil. Elle n’a peu d’usage en mécanique vélo : pour sectionner les fils électriques, découper de la tôle fine ou araser la pointe issue d’une mauvaise coupe d’une gaine de frein. Elle ne doit jamais être utilisée pour la coupe des câbles : ceux-ci finiront systématiquement effilochés.

Pince coupante de devant

La pince coupante de devant (appelée plus souvent tenaille, pincers en anglais) est une pince dont les taillants (parties coupantes des mâchoires) sont perpendiculaires aux manches. Elle doit sont nom au fait que la coupe s’effectue sur le devant de l’outil. On distingue les tenailles de type russe , à longs manches, de celles de type Comté, à taillants larges souvent débordants. En mécanique vélo, une tenaille russe permet souvent une coupe acceptable des câbles si les taillants sont suffisamment affutés.

Pince coupe-boulon

La pince coupe-boulon (bolt cutter en anglais) est munie d’une articulation complexe offrant une meilleure multiplication de la force. C’est l’outil adéquat pour sectionner des tringles comme les rayons de roue, les tringles de garde-boue, voire un antivol s’il est de qualité inférieure. Pour casser les rayons, un coupe-boulon compact permet une découpe plus commode, d’une seule main.

Pince coupe-câble

La pince coupe-câble (cable cutter en anglais) est une pince coupante à taillants courts, parallèles et glissant l’un sur l’autre, à la manière d’une paire de ciseaux. C’est le seul outil permettant une coupe nette des câbles et des gaines. Elle peut aussi être utilisée pour découper les durites aviation qui sont renforcées d’un tressage métallique.

Outils spécifiques

Pince à cintrer

La pince à cintrer (pipe bending pliers en anglais) permet de courber un tube. C’est un outil de cadreur.

Pince à circlips

Sur la pince à circlips (Circlip pliers en anglais) l’extrémité de chaque bec est muni d’un ergot assez fragile qui, inséré dans chaque trou du circlip, permet l’ouverture d’un circlip extérieur à l’aide d’une pince ouvrante (dont les becs vont s’écarter lorsqu’on appuie sur les deux manches de l’outil) ou la fermeture d’un circlip intérieur à l’aide d’une pince fermante (dont les becs vont se rapprocher lorsqu’on appuie sur les deux manches de l’outil) lors du montage ou du démontage des composants sécurisés par le circlip. Les becs peuvent être droits ou coudés avec différents angles de coude, permettant une manipulation plus aisée lorsque le circlip n’est pas directement accessible. En mécanique vélo, on rencontre en général les cas suivants :

  • Jeu d’axe de certains moyeux récents sécurisés par un circlip extérieur. L’accès est assez aisé ➔ prendre une pince ouvrante à becs droits ou d’angle modéré.
  • Jeu d’axe de pédalier récent (Campagnolo par exemple) sécurisé par un circlip extérieur. En général, on n’accède au circlip qu’en biais ➔ prendre une pince ouvrante à becs coudés avec un angle important d’au moins 45°.
  • Roulements annulaires sécurisés par un circlip intérieur à l’intérieur de la douille de boîtier de pédalier de type BB30. L’accès est assez aisé ➔ prendre une pince fermante à becs droits ou d’angle modéré.

Pince à dénuder

Une pince à dénuder (wire stripper en anglais) permet de dégager suffisamment de fils de cuivre d’un fil électrique pour effectuer un branchement à l’aide d’une épissure, d’une cosse, d’une broche ou d’un brasage au fer à souder. Il existe essentiellement deux types de pinces à dénuder :

  • La pince à dénuder ordinaire est munie d’une vis de réglage permettant de choisir le bon écartement entre les becs pour extraire l’enveloppe isolante sans abîmer les fils conducteurs.
  • La pince à dénuder calibrée offre plusieurs trous de sections différentes lorsque les becs sont rapprochés. On choisira le bon calibre pour extraire l’enveloppe isolante sans abîmer les fils conducteurs.

Quelque soit la pince utilisée, la technique est sensiblement identique : on évitera de prendre une ouverture trop étroite pour ne pas sectionner les fils de cuivre. Il est préférable de s’y prendre en plusieurs fois et de commencer par une ouverture un peu large, quitte à la diminuer si le plastique ne part pas.

Pince à riveter

La pince à rivet (rivet gun en anglais) permet de monter des rivets aveugles. Ce sont des rivets conçus pour être montés lorsqu’un des côtés de la pièce principale d’assemblage n’est pas accessible. En mécanique vélo, on utilise le plus souvent des inserts filetés (œillets taraudés) qui, après avoir percé le tube du cadre au bon diamètre, permettent la mise en place d’un bossage de type porte-bidon, afin d’y fixer un accessoire. Le tube n’étant souvent pas renforcé à cet endroit, on évitera d’y monter un accessoire trop pesant. Poser un insert fileté pour le montage d’un porte-bagage n’est donc pas recommandé en général.

Pince à sertir

En mécanique vélo, une opération courante est de sertir des embouts de câble à l’extrémité des câbles après leur montage et coupe pour éviter qu’ils ne s’effilochent à cet endroit. Ces embouts se sertissent facilement avec une pince multi-prise ou la partie interne des manches dont les pinces coupe-câble sont souvent pourvues. Certains ateliers vélos, soucieux de réemploi, utilisent des écrous de rayon en surplus plutôt qu’acheter les embouts de câble. Malheureusement le sertissage des écrous de rayon demande plus de force dont certain-es peuvent être dépourvu-es. La solution est alors de disposer d’une pince à sertir. C’est une pince à becs courts et manches longs offrant un effet de levier important. Elle était commercialisée par VAR sous la référence 17. Le même outil était aussi vendu comme pince à araser les rayons.

Quelque soit la méthode employée, le sertissage s’effectue toujours en 2 fois : d’abord à l’extrémité du câble sur la partie la plus fine de l’embout pour que celui-ci ne bouge plus puis un peu plus vers le câble sur la partie plus épaisse de l’embout.

Outils de mécanique cycle

Perce garde-boue

Le perce garde-boue est une pince à emboutir dont les becs sont courbés de manière à suivre la courbe latérale du garde-boue. L’outil était conçu pour les garde-boues anciens en zamak, un alliage à base de zinc, d’aluminium, de magnésium et de cuivre, mais fonctionne souvent avec des garde-boues plus récents. Cet outil était commercialisé par VAR sous la référence 15.

Faute de perce garde-boue, on perce facilement les garde-boues à la visseuse après avoir marqué un petit trou au préalable avec un clou ou un poinçon pour que la mèche ne ripe pas au début du forage.

Pince à araser les rayons

Cet outil permet d’araser l’extrémité des rayons lorsqu’ils sont trop longs et débordent sur la gorge de la jante menaçant de percer la chambre à air. La coupe est assez médiocre et un coup de lime est toujours nécessaire. Il est nettement préférable de monter des rayons de bonne longueur. L’outil était commercialisée par VAR sous la référence 17. Le même outil était aussi vendu comme pince à sertir.

Pince à cassette

Chaque mâchoire comporte un bout de chaîne, comme sur un fouet à chaîne. Comme ce dernier, il permet de maintenir la cassette pour qu’elle ne tourne pas lors du dévissage de son contre-écrou. Lorsque les pignons sont trop usés, le fouet à chaîne ne maintient plus correctement la cassette. Une pince à cassette est alors préférable. L’outil est commercialisé par Parktool sous la référence CP-1.2.

Pince à ergots de côté

La pince à ergots de côté (pin spanner en anglais), est une pince dont les becs sont munis d’ergots partant sur un des côtés. En mécanique vélo, la taille des trous, et donc des ergots, varie suivant les cas :

  • Trous larges donc ergots larges, pour visser et dévisser les cuvettes réglables à trous, des jeux de pédalier à cône et cuvette. L’outil est commercialisé par Parktool sous la référence SPA-1 (pince verte) et VAR sous la référence BP-01300 avec ergots remplaçables (BP-01303-2).
  • Trous étroits donc ergots étroits, pour visser et dévisser le cône des roue-libres ou l’anneau d’auto-extraction des vis de manivelles auto-extractables. Attention le filetage est toujours inversé pour les cônes de roue-libre et l’est parfois aussi sur les dispositifs d’auto-extraction. Il faudra alors tourner l’outil dans le sens horaire pour dévisser et dans l’autre sens pour visser. L’outil est commercialisé par Parktool sous la référence SPA-2 (pince rouge).

Pince à ergots de devant

La pince à ergots de devant est muni de deux ergots orientées vers l’intérieur des becs, permettant de manipuler la pièce sur le devant de l’outil. Il est commercialisé par VAR sous la référence VAR BP-01600 mais peut être fabriqué à partir d’une pince multi-prise. Il est malheureusement inutilisable sur la plupart des contre-écrous dont les encoches ne sont pas symétriques mais disposés dans un motif triangulaire. On utilisera alors une clé demi-lune, plus versatile.

Pince à vélo

Ce n’est pas outil et pas toujours une pince. Elle permet de retenir le bas des pantalons pour que ceux-ci ne soient pas encrassés par la chaîne ou arrachés par les mécanismes mobiles du vélo. Elle est de plus en plus commercialisée sous la forme d’une bande à scratch, de couleur fluo et équipé de d’un dispositif rétroréfléchissant similaire aux catadioptres.

Pince dérive-chaîne

La pince dérive-chaîne résiste beaucoup mieux aux ouvertures maladroites de chaîne que le dérive-chaîne traditionnel.

Pince pour cuvette de direction crantée

La pince pour cuvette de direction crantée permet de maintenir la cuvette réglable lors du verrouillage du jeu de direction. Il était commercialisé par VAR sous la référence 78. Il peut être remplacé par une pince à siphon.

Pince pour maillon rapide

Les pinces pour maillon rapide permettent d’ouvrir ou fermer les maillons rapides de type tête-bêche, qui sont devenus les maillons rapides les plus courants. Contrairement à ce que trop de personnes croient, le terme rapide n’implique pas forcément sans outils. Les maillons rapide sont en effet très difficiles à ouvrir sans un outil adapté. Il existe trois sortes de pince pour maillon rapide :

  • La pince pour ouvrir les maillons rapides qui est une pince fermante, c’est-à-dire dont les becs se referment lorsqu’on appuie sur les manches de l’outil. Les becs sont courbés vers l’intérieur. Faute de la pince adéquate, on peut y arriver, non sans difficultés, avec une pince de préhension, une pince multiprise par exemple, ou même à la main, si on a est suffisamment costaud-e.
  • La pince pour fermer les maillons rapides qui est une pince ouvrante, c’est-à-dire dont les becs s’écartent lorsqu’on appuie sur les manches de l’outil. Les becs sont courbés vers l’extérieur. Faute de la pince adéquate, on peut y arriver très facilement en bloquant ou tirant sur la roue arrière tout en appuyant sur la manivelle droite du pédalier. Mais il faut au préalable placer le maillon rapide sur la partie supérieure de la chaîne pour que l’astuce fonctionne.
  • Il existe enfin des pinces à trois becs permettant aussi bien l’ouverture que la fermeture de la chaîne.

Pince tire-câble

La pince tire-câble (cable stretcher en anglais), permet tirer sur le câble tout en maintenant les patins proches de la jante lors de la mise en tension du câble sur les freins sur à jante et à transmission par câble. L’autre main est alors disponible pour serrer la vis serre-câble du frein.