Les apéro démontage

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apéro démontage

Plusieurs ateliers d'autoréparation proposent de manière régulière des séances de démontage de vélo dans une atmosphère conviviale, et à l'heure de l'apéro : les apéro-démontage. Il s'agit souvent de moments plus détendus que les permanences habituelles, autour d'une bière ou d'un jus de fruit ou d'une limonade ou d'un thé.

Ces apéros sont un bon moyen pour l'atelier de faire de la place et de récupérer des pièces détachées ; c'est aussi l'occasion d'inviter les adhérent⋅es à "bénévoler", les faire se rencontrer les un⋅es les autres ; et pour les participant⋅es, c'est une excellente façon de se former à la mécanique vélo, car en démontant on apprend comment fonctionnent les différentes parties d'un vélo sans craindre de les abîmer (puisque les vélos sont de toutes façons voués à être démontés). Démonter, c'est déjà apprendre à remonter !

Comment savoir si un vélo est à démonter ou pas ?

Regardez si c’est un vélo de marque et si l’état général donne envie de le réparer.

État du vélo

Il convient de déterminer si le vélo doit être désossé ou s’il vaut le coup d’être réparé. Il faut donc commencer par vérifier son état.

Si la peinture du cadre est très abîmée, ou si le cadre lui-même présente des défauts (tordu, enfoncé...) on peut considérer que le vélo sera à désosser. Si le cadre est de bonne qualité mais l'état général du vélo très mauvais, on peut choisir de garder le cadre nu avec sa fourche.

Le choix de démonter ou de réparer un vélo est propre à chaque atelier. On choisira par exemple de démonter peu de vélos si :

  • on dispose de beaucoup d'espace pour stocker les vélos à réparer
  • les acheteur·euses de vélos ne sont pas trop exigeant·es sur la qualité/ l'aspect du vélo
  • on dispose d'une bonne équipe de bénévoles, qui adore s'attaquer aux cas désespérés pour redonner vie à des vélos en très mauvais état
  • l'association privilégie la réduction des déchets.

Au contraire, on pourra plutôt démonter un maximum de vélos si :

  • on manque de pièces détachées
  • on manque de place
  • on manque de temps ou de compétences pour réparer
  • on préfère avoir moins de vélos à proposer à l'achat, mais des vélos qui donnent plus envie
  • on a besoin de temps de convivialité
  • on veut former des bénévoles ou faire participer plus d'adhérent·es

Marque du vélo

Les vélos de supermarché sont ceux de moins bonne qualité, ils ont souvent des pièces en plastique là où il faudrait qu'elles soient en métal, des pièces plus difficiles à remplacer, des cadres plus lourds et de moins bonne qualité. Bref, ils sont réparables mais c'est souvent galère, pour un résultat moyen.

Marques qui donnent envie de les désosser :

  • Top bike
  • Micmo
  • Rik et Rok

Marques qu’on a envie de sauver :

  • Peugeot
  • Mercier
  • Giant
  • Raleigh (anciens)
  • Arcade

Les vélos de marques connues sont aussi ceux qui se vendent le mieux : Décathlon reste une valeur sûre, en particulier pour les vélos enfant.

Vélos inhabituels

Faut-il garder les vélos de route enfant des années 80? Les vieux BMX? Les vélos à jantes boyaux? Posez-vous la question de l'intérêt de remettre en route un vélo qui sera galère à entretenir ou à réparer... ou alors les mettre de côté pour les sortir en animation!

Comment désosser un vélo ?

L'huile est votre meilleure amie pour démonter des pièces : une goutte dans chaque filetage avant de forcer dessus préservera vos forces, vos outils et vos pièces.

Ordre de démontage

La règle générale, c’est de commencer par le haut du vélo et démonter ensuite les pièces qui sont de plus en plus bas en bas, surtout si on n’utilise pas de pied de réparation. Mais on l’ajuste ainsi dans l'ordre chronologique :

  • certains accessoires (compteur, dynamo, porte-bagages, garde-boue, porte-bidons, etc.)
  • tube de selle et selle
  • guidon (+ manettes, câbles et gaines)
  • manivelles puis pédalier
  • boîtier de pédalier
  • dérailleurs et chaîne
  • fourche (sauf si on garde le cadre)
  • roues
  • visserie restante (guide-câble sous le pédalier, colliers divers)

Bien qu'on puisse démonter dans l'ordre qu'on veut, il est plus simple de :

  • Démonter le boîtier de pédalier quand le vélo a encore ses roues
  • Et de débloquer les pédales avant de démonter le boîtier de pédalier, même si on les laisse montées le temps d'enlever le boîtier de pédalier.
  • Il est plus facile de démonter la selle quand on se met debout sur le vélo pour stabiliser le vélo. Et le tube de selle quand la selle est encore dessus.
  • Et de démonter la potence en tenant la roue avant entre ses jambes.
  • Pensez à noter les tailles de certaines pièces que vous garderez (chambre-à-air, garde-boue, porte-bagages) ça ne prend que quelques secondes et ça gagne du temps pour le rangement et la réutilisation des pièces ensuite.

Choix des pièces

Pour gagner du temps et de l'énergie utile, il faut déterminer les pièces qu’on peut récupérer et celles à jeter (qu’on n’aura donc pas besoin de démonter). Le choix des pièces à récupérer dépend aussi du stock à l’atelier : si on a déjà plein de boîtiers de pédalier ou de fourches en bon état et qu’on en utilise rarement, ce n’est sans doute pas la peine de batailler et user les outils… Globalement, on gagne du temps au démontage puis lors de la réutilisation des pièces si on ne garde que les pièces en bon état. Par exemple, quand une roue a un gros jeu ou que le roulement est trop serré, les pièces seront sans doute abîmées à l’intérieur.

Testez l'usure de la chaîne : si elle est usée, évitez de récupérer la roue-libre et le pédalier qui seront sans doute usés aussi.

Pensez à récupérer les pièces les plus recherchées :

  • les pattes de fixation de dérailleur
  • les embouts de valve
  • les butées réglables des leviers de frein
  • les écussons métalliques des vélos anciens (avec un coup de perceuse dans les rivets pour les faire sauter)
  • les roues-libres avec le grand pignon surdimensionné (appelées aussi megarange/overdrive)
  • les fonds de jante en bon état (on les oublie souvent)

Évitez de garder :

  • les dérailleurs sans marque
  • les pièces peu standard : vis plongeur à clé Allen de 7, pédales à clé plate de 16, roues-libres à démonte roue-libre introuvables, etc. : elles compliqueront le réemploi et les éventuels redémontages ultérieurs

Étriers de freins

Ne garder que les étriers de frein V-brake tout métal. Privilégier les modèles en alu qui ne rouillent pas.

Éviter aussi de garder les étriers V-brake pour patins à tige, plus compliqués à régler que les patins à vis et vérifier qu'ils sont munis de leurs vis d'équilibrage.

Si la pièce qui maintient le ressort est en plastique, regarder s'il est en bon état mais privilégier quand-même les étriers où cette pièce est en métal. On peut tester les ressorts des freins avant de les démonter pour s'assurer qu'il n'y a pas de problème. On peut privilégier les V-brake avec une tige de ressort externe, plus pratiques (on peut décrocher le ressort pour que le frein ne soit plus en tension mais aussi tordre la tige pour augmenter le ressort) et peut-être plus solides.

Roues

Commencer par séparer pneu, chambre à air, fond de jante, attache-rapide, cassette/roue-libre. On peut laisser le corps de roue-libre sur l’axe, les freins à disque et à tambour aussi.

  • ROUE À BOYAU : ce système étant obsolète (crevaisons difficiles à réparer), on ne garde pas ce type de roue → démontage ou revente pour collectionneur·euse
  • LE PNEU : flanc déchiré, fibre visible, bande de roulement lisse ou très craquelée = HS → déchèterie tout venant
  • LA CHAMBRE À AIR : gros trou, marque des trous des rayons, 3 rustines ou + = HS → couper au niveau de la valve et mettre avec les chambres à air HS ; récupérer la valve si elle est démontable
  • LE FOND DE JANTE : en corde ou caoutchouc = PAS RÉSISTANT → poubelle noire
  • LA JANTE : acier épais (sur les anciens VTT), flanc aluminium creusé (attention, la fissure au milieu de la bande de freinage est généralement un témoin d’usure : si on la voit, c’est bon signe !), rouillée (surtout si chromée), fissurée, tordue (gros voile) = HS → roue à démonter et à mettre à la ferraille ou alu
    • bosse ou creux localisé = ÇA DÉPEND de l’état général et de la rareté de la jante ; si aluminium = HS
    • jante seule : garder seulement les double-paroi en aluminium
  • LES RAYONS : rouillés ou écrous de rayons rouillés = HS → à couper avec une pince Monseigneur et mettre à la ferraille
    • Retirez un rayon, mesurez-le avec une règle à rayons et regardez s'il y en a déjà en stock de cette taille. Si oui, laissez tomber.
    • Rayons démontés : les attacher ensemble. Attention, les rayons de la roue arrière ont généralement une longueur différente suivant le côté du moyeu, penser à faire 2 groupes.
  • LA ROUE LIBRE : chaîne usée (alors la roue libre l’est probablement aussi), pignons usés, dents tordues ou manquantes, très rouillée, bloquée, tourne dans les 2 sens, jeu important, démonte-roue-libre introuvable = HS → ferraille
  • LE MOYEU : rouillé, cuvette cassée (si on le voit de l’extérieur), fissuré, trous pour les rayons abîmés = HS → à démonter (garder les cônes et les écrous sur l’axe)
    • L’AXE : pas d’axe, très grippé, tordu (pas toujours facile à voir : tu le fais tourner et tu regardes la face de l'extrémité côté pignon : si l'axe est tordu, l'extrémité va dessiner un petit cercle; si l'axe est ok, il tournera sur lui même sans bouger) = HS → moyeu à démonter
    • LES BILLES : pas lisses, pas rondes = HS → ferraille
    • LES CÔNES : pas lisses, rouillés = HS → ferraille
    • LE CORPS DE ROUE LIBRE : tourne dans les 2 sens, rainures pas standard = à démonter → ferraille

À retrouver sous forme de fiche : version modifiable

Astuces

  • On peut aussi récupérer les fourches de 700 sans tasseaux de frein pour stocker les pneus au mur (cf fiche magik cambouïk).
  • Les mécanos qui sont plus expérimenté·es et connaissent le mieux le stock de pièces de l'atelier peuvent remplir une fiche détaillant les pièces à garder ou à jeter sur chaque vélo afin de faciliter le travail.

Trions les pièces comme il faut !

Pensez aussi à ne pas trop démonter (ex. : on stocke les étriers de freins si possible entiers et pas en pièces détachées) et à garder ensemble les pièces qui vont ensemble. Par exemple, si on récupère les poignées en caoutchouc, on les stocke ensemble avec un élastique (fait en chambre à air évidemment). Autre exemple : si on démonte une paire d'étriers de frein ou un ensemble pédalier/manivelle, on les stocke ensemble (par exemple dans un sachet plastique refermable de récup ou un mousqueton fait en rayon).

On peut faire un rapide nettoyage des pièces à trier, notamment pour enlever la graisse des roulements à bille qui sinon va tout salir dans les boîtes de rangement. Il faut prévoir un bac de pièces à trier pour éviter d’encombrer l’atelier si on n’a pas le temps de trier mais l’idéal est quand même de trier et ranger au fur et à mesure.

Astuce

Un bidon plastique vide de 20L posé à plat et découpé sur le dessus fait un parfait rangement avec poignée : léger, solide, pratique, pas salissant, bref, idéal pour stocker les pièces d’un vélo qu’on désosse. Ensuite, le tri de ces pièces peut se faire dans un deuxième temps. On peut récupérer ces bidons dans les drogueries, friteries, etc.

Recyclage

Si la pièce est HS, séparer autant que possible les parties en aluminium, plastique et ferraille pour les jeter dans les bacs correspondants et améliorer leur recyclage.

Voir aussi : Gérer le stock et organiser l'espace