Récup'R

De Wiklou, le Wiki du Biclou
Aller à : navigation, rechercher

Récup'R est une recyclerie et un atelier d'autoréparation bordelais. Ses deux filières principales sont la couture et le vélo. (mais l'association propose aussi de nombreuses autres choses...).

Récup'R, qui se trouve dans le quartier "Bordeaux Sud", est un atelier d'autoréparation association de la Métropole bordelaise tout comme le Garage Moderne (Bacalan), l'Etincelle (Darwin), Rustine et Cambouis (Blanquefort), Etu'Récup' (Pessac), Cycles et Manivelles (Bégles), Léon à vélo (Mérignac), l'atelier mobile de Vélocité (Rive droite: Artigues, Floirac...).


Localisation

-De 2008 à novembre 2009, Récup'R était itinérant. Il y avait des ateliers d'auto-réparation de vélos mobiles, les vélos et les outils étaient stockés chez les un-es et les autres. Les bureaux ont été pendant un temps à la Maison de la Nature et de l'environnement près de la place Ste Croix.

-En novembre 2009, l'association trouve un local au 4 rue terre de Borde (juste derrière la gare St Jean. Très près du centre ville de Bordeaux). Elle gardera ce local jusqu'à l'été 2020 (Celui-ci sera rasé fin 2020).

-Durant l'été 2020, elle emménage dans un pavillon avec jardin au 206 rue Carles Vernet. Elle s'éloigne un peu de l'agitation de la gare St Jean pour un quartier populaire résidentielle plus tranquille.

Logo et nom de Récup'R

Selon les ancien-nes. Récup'R aurait pu s'appeler autrement, beaucoup penchaient pour Recycl'hop (personne n'est trop sûr de l’orthographe de ce nom qui n'a pas été porté... Mais qui inspirera le nom de la maison d'édition Recyclope (Maison d'édition de Chasse-Goupille)). Bref, c'est le nom de Récup'R qui a été choisi, en l'honneur de réseau des Ressourceries et de ses trois "R" (Récupération, réparation, relocalisation) ou bien de l'économiste décroissant Serge Latouche et de ses "R" (Récupération, réparation, relocalisation, ré-emploi, réduction des déchets, revalorisation, etc).

Description du logo:

On y voit les activités de vélo et de couture.

Puis un escargot et un parasol qui symbolisent la lenteur (contre l'accélération économique et sociale).

On voit un petit seau car au début l'association avait à cœur de promouvoir les toilettes sèches (réflexion sur l'utilisation de l'eau potable, transformer les déchets en ressources, autonomie...).

etc.

Histoire de l'association en quelques lignes (ébauche)

Le projet de l'association a évolué au fil du temps et des personnes qui s'y sont impliquées. Il naît de de la volonté d'un groupe de militant-es en grande partie décroissant-es issus du collectif "Le pas de côté" (collectif de personnes qui réfléchissent sur la décroissance, la lenteur, l'agriculture bio, les jardins partagés, les groupements d'achats, les échanges non-marchands, etc). Ce collectif, où presque tout le monde se déplace à vélo, rencontre et fusionne avec une partie du collectif Vélorution (collectif qui promeut la bicyclette en ville par l'organisation de manifestations cyclables. Jusqu'à atteindre la "Masse Critique"), ensemble ils cherchent un local pour tenir des ateliers d'auto-réparation de vélos (la première filière de la recyclerie).

En 2010, le groupe porteur du projet est hétéroclite: militant-es écolos, libertaires, féministes, décroissants, artistes, artisans, profs, bibliothécaire, chomeur-ses... Le porteur de projet s'appelle Deil (il est électricien, gestionnaire, mécanicien cycle, bricoleur, alternatif, écolo, investit dans de nombreux collectifs: bars de quartier, salon de thé, jardin partagé, etc). Benjamin arrive en avril 2010. Julien peu après (Deil dès le début souhaitait lancer le projet mais pas s'en occuper). Puis, arrive Thomas (soudeur, décroissant et propagandiste du vélo couché).

En 2010 l'association souhaite être une recyclerie et s'inscrire dans l'Economie Sociale et Solidaire. On considère alors que le local rue terre de borde n'est qu'une première étape vers un local plus grand et que la filière vélo n'est que la première filière d'une série qui sera longue (on imagine de nombreuses filières: plantes, bois, textiles, pneus, matériaux de construction, d'accueillir une AMAP, etc).

En même temps, dès le début, l'association revendique un fonctionnement interne collectif, partagé, horizontal... C'est à dire porter et défendre une réflexion sur le fond et la forme.

Concilier ses deux volontés, celle de s'inscrire à la fois dans "l'économie sociale et solidaire" et dans celle de "la transformation sociale" sera pour l'association sujet à de longues conversations et à une permanente recherche d'équilibre.

En septembre 2010 Récup'R reçoit les rencontres de l'Heureux Cyclage. 50 militant-es d'ateliers vélo viennent de toutes la France. Pendant 3 jours, ils échangent sur leurs pratiques, s'organisent, font des projets... Ce moment permet à l'association de s'affirmer dans le paysage bordelais et de faire du lien avec d'autres associations (une soirée est organisée à l'Athénée Libertaire, le Samovar s'occupe d'un repas, on mange et on danse au Garage Moderne, on défile à vélo dans le centre ville...), d'apprendre beaucoup...

En 2011 l'association recrute une quatrième personne pour s'occuper de la filière couture: Delphine. Des étagères sont construites, des tissus, de la mercerie des machines à coudre récupérées. L'atelier de couture se lance avec le même fonctionnement que l'atelier de vélo: des collectes, des permanences, des créations textiles, des prestations... (Après l'arrivée de cet atelier, le premier étage de l'association sera entièrement occupé et il sera décidé de stopper pour un moment la croissance de l'association).

De plus, l'association demande déjà beaucoup de travail, chaque semaine il faut s'occuper des permanences, s'occuper des acteur-ices (bénévoles, stagiaires, salarié-es...), animer des réunions, faire le ménage, collecter des tissus et des vélos, écrire des demandes de subventions, rencontrer des partenaires... Surtout il faut répondre à l'énorme succès que rencontre l'association, des centaines de personnes adhérent la première année, alors que le local est encore mal préparé et les personnes ne sont pas encore rodées...

En 2013, on réfléchie sur le projet de l'association! L'association devient "recyclerie" et quitte le réseau des ressourceries. Les salarié-es quittent la convention des déchets pour aller celle de l'animation. Ce changement est provoqué par le constat que l'association ne récupère que l'écume des déchets et que son point fort est surtout la sensibilisation (son rôle est plutôt de s'occuper des vélos et des textiles pour ne pas qu'ils deviennent des déchets). Il est réaffirmé que désormais l'association se tournerait davantage vers l'animation, la sensibilisation, l'accueil des publics et l'organisation d'événements.

A la même époque, l'association déborde d'énergie et organise le Roulidor (un jeu de piste dans Bordeaux en véhicule à roues non motorisé). Et le Marché Déborde (une journée avec un marché d'artisan-es travaillant à partir de matériaux de récupération + des concerts + des ateliers de faire soi-même).

La création de l'atelier Biclouve (atelier en non mixité pour les femmes et les personnes trans) en 2013 engage toute une réflexion sur la lutte anti-sexistes et les discriminations hommes-femmes (Projections de films, repas, promenades, réparation de vélos pour des vélos écoles féminines, infokiosques, etc). Depuis 2017 le collectif "Les bicyclettes sauvages" anime les permanences biclouves.

Vers 2015, l'association affirme sa volonté de se tourner vers l'Education Populaire (meilleurs qualité du travail collectif, lutte contre les discriminations, animation des réunions, amélioration des conditions de travail, études d'ergonomie). A la suite de cette réflexion, elle obtient un agrément éducation populaire et obtient une subvention FONJEP pour le financement de certaines missions salariées.

En 2018, ce sera la création de la commission Ressources Humaines. L'association réaffirmera et consolidera son engagement au près de bénévoles, des stagiaires et des salarié-es. Les bonnes conditions de travail pour chacun-e sera un objectif plus clairement recherché (mise en place de formation, clarification des missions et des planning, suivi, ré-évaluation des salaires...).

En 2020 un mémoire comportant une trentaine d'entretiens est rédigé, "Récup'R: un atelier participatif et solidaire de vélo et de couture, ce n'est pas que de la couture et du vélo... (Mémoire sur les activités cachées de l'atelier & sur beaucoup d'autres choses)". En 2021, l'association continue ses réflexions et ses mutations... Ce travail donnera lieu à la réalisation collective de "l'Iceberg de Récup'R" (Sur une toile est cousu un Iceberg. Au dessus de l'eau il y a tout ce que tout le monde voit immédiatement (Le vélo et la couture), et sous la surface de la mer ce qui est caché: les réunions, la comptabilité, l'écoute, l'accueil des publics spécifiques, le féminisme, l'éducation populaire, etc.

En 2021, davantage d'éducation populaire pour aller vers une écologie décoloniale? Plus de liens entre le vélo et la couture? Plus de diversité, de rencontres et de projets fous?

Depuis quelques années l'association organise les apéros voyageurs (ou goûters voyageurs). Ce sont des moments où des voyageur-ses ordinaires racontent leurs voyages extraordinaires. Il s'agit de mettre en valeur toutes les sortes de voyages à vélos (voyages locaux ou lointains, en groupe ou en solitaire, etc).

Récup'R et des livres

Comme nous l'avons vu les premiers récupérien-nes étaient très influencés par les penseurs de la Décroissance. On entendait aux alentours de 2010 les noms de René Dumont, d'Ivan Illich, d'André Gorz, de Gébé (dont la bédé l'An O1 passait de mains en mains), de Serge Latouche... On pouvait apercevoir les journaux La décroissance, l'âge de faire, Reporterre... et la première mouture de l'Alternactif (le guide des alternatives sur Bordeaux et ses environs)... Le livre "Petit traité de Vélosophie" de Didier Tronchet avait lui aussi fait son effet et plusieurs d'entre nous l'avait lu...

Vers 2013, il existe peut être une plus grande diversité d'opinions (et donc quelques divergences)... Sur ce fond Décroissant, se superpose des fanzines anarchistes (autogestion, féminisme: Jo Freeman, Corinne Monnet, etc). En effet, à cette époque on trouve beaucoup d'influences de la librairie du Muguet (La librairie militante de l'Athénée Libertaire) et de la bibliothèque du Samovar (écologie, décroissance, autogestion et anarchisme). D'autres parts d'autres influences arrivent: Pierre Rabhi, les Colibris, la communication non-violente, le développement personnel, des penseurs du développement durable, de la transition écologique, etc. Ces deux influences se frottent souvent.

Ensuite arrive une approche plus ouvrière et plus sociologique: L'établi de Robert Lindhart... Pierre Bourdieu... L'analyse devient plus sociale et moins écologique, moins idéaliste.

Vers 2019, arrivent, -en même temps que des analyses sur la division du travail à l'association (rôle des salarié-es et des bénévoles, "work fare" et "well fare")-, d'autres penseurs de l'écologie et du féminisme (approche intersectionnelle qui pensent le salariat, l'écologie, le care et le féminisme en même temps): Malcom Ferdinand, Maud Simonet, Victoire Tuaillon, Françoise Vergès, etc. On commence à penser le travail domestique de l'association (le "care", le rôle social, le rôle dans la formation, dans l'écoute, l'accompagnement, etc. c'est à dire tout le travail caché, "le travail préalable au travail").

En 2020, on approfondi aussi la réflexion en pédagogie et en éducation populaire (livres sur Célestin Freinet, Paolo Freire, la pédagogie institutionnelle...)

Sérigraphies, linogravures, fanzines, origamis, badges, etc.

Sérigraphie: Bien que des patchs de sérigraphie ont été très vite été aperçu à Récup'R, c'est à partir de 2016 (environ) qu'on commence à sérigraphier et à concevoir des visuels spécifiques à Récup'R (visuels en rapport avec le logo, la vélorution, la couture...). Les premiers pas en sérigraphie se font en partenariat avec l'Athénée Libertaire, le fanzine Chasse-Goupille et l'association Disparate (notamment lors du Marché Déborde). Un peu plus tard, Récup'R achète des "écrans" et ainsi peut elle-même sérigraphier ses propres visuels sur des tissus, des papiers et des adhésifs (pour faire des auto-collants).

Linogravures: L'atelier lino permet de faire quelque chose de différent ensemble. Quelque chose qui réunit les personnes du vélo, de la couture et de l'administration (et même plus). Cela permet de faire quelque chose ensemble et en même temps cette pratique permet l'expression personnelle (chacun-e créé son visuel, va à son rythme, etc). Les ateliers Lino sont rapides à organiser, peu coûteux et ne demandent pas beaucoup de matériel. Les personnes peuvent aller et venir sans problème, le temps d'apprentissage est court (tout le monde peut devenir formateur-ice en lino). Souvent on organise des ateliers thématique: sur ce sujet on y fabrique souvent des petites cartes postales.

Fanzines: Les fanzines sont des petites brochures auto-éditées (souvent à prix libre). Dès le début on en trouve à Récup'R, souvent sur les thèmes de l'autonomie et de l'émancipation (autogestion, émancipation, critiques sociales, féminisme, vélorution, etc).

Origamis, badges, etc: Les ateliers origami et badges se passent comme les ateliers linos. Bien. On se s'y réunit, on échange nos savoirs, on discute... On réalise de beaux objets.

Un atelier pour tous et toutes

Depuis le début Récup'R a voulu être un lieu de rencontre pour tous et toutes. Pour hommes et femmes mais aussi pour toutes les catégories sociales.

Des visites sont organisées pour les enfants d'écoles, pour les membres d'autres associations, pour les habitant-es du quartier... Elle reçoit de nombreux stagiaires (reconversion professionnelle, formation carrière sociale, formation technique, etc).

Depuis le début, Récup'R travaille avec des personnes ayant des handicaps physiques et mentaux. Elle travaille aussi avec des associations d'accueil de personnes très précaires et fragiles (personnes sdf, migrantes, mineurs isolés...)

Ateliers Solidaires

Au début avec Mana (asso de soins transculturels) pour des vélos écoles de femmes migrantes. Puis pour d'autres associations s'occupant de primo-arrivant-es. Puis pour des mineurs non accompagnés (MNA). Puis, avec des CADA (Centre de demandeur-ses d'asile). Puis avec des squats et des organisations militantes.

Récup'R a mis en place des ateliers spécifiques pour les publics migrants et précaires. Elle a dans ce cadre essayé de travailler sur l'accueil (les langues, l'explication de l'asso, etc).

Cette expérience a été très riche. Beaucoup des personnes accueillies sont restées comme bénévoles. Cette activité a aussi permis la rencontre de beaucoup de personnes en faisant une activité manuelle et simple.

Ces ateliers ont eu lieu autant pour la couture que pour le vélo.

Récup'R et l'Heureux Cyclage

En septembre 2010, Récup'R reçoit les rencontres de l'Heureux Cyclage.

De nombreuses personnes ont bénéficié de formation du réseau LHC (Soudure, burette, pédagogie, mécanique...)

Un CA a été tenu à Bordeaux.

Récup'R a participé aux rencontres régionales de LHC de Toulouse et d'Angoulême.

Olivier Theron de la Vélorution ToulouZen passe souvent à Bordeaux, il vient discuter, donner un coup de main...

De nombreuses personnes essayent d'assister chaque année aux Rencontres du réseau (Bordeaux, Nancy (Dynamo), Lyon (Le Chat Perché), Gap (Mobil'idées), Bayonne (Txirrind'ola), Strasbourg (Bret'Selle)...).

Dans le cadre des rencontres de LHC participe à l'animation de formations (ergonomie, atelier solidaire, propagande et vélocipédie, rapport de pouvoir dans les ateliers, atelier salarié- e-s/bénévoles admin, etc)

Une personne de l'atelier a été Référente Géographique, 2 personnes ont été administratrice du réseau. 1 personne liée à l'association est formatrice dans le réseau.

De nombreuses personnes (salarié-es, bénévoles, adhérent-es...) ont navigué entre plusieurs ateliers (dans ce cadre il y eu des échanges de coups de main, de pratiques, de pièces détachées, de fanzines). Ces échanges ont particulièrement été significatifs entre Bordeaux et Bordeaux (aide aux ateliers en création, aux ateliers dans des foyers et des squats, etc),

Bordeaux et Saint Caprais de Bordeaux, Bordeaux et Câlin (31), Bordeaux et Angoulême (La Cyclofficine d'Angoulême), Bordeaux et Grenoble (Un P'tit vélo dans la tête), Bordeaux et Nancy (Dynamo), etc.

Données techniques

L'association est ouverte du mardi au samedi, de 10h à 18h. Quatre salarié.e.s sont présent.e.s et les contributions bénévoles des adhérent.e.s sont alors les bienvenues (démonter les vélos, en remonter d'autres, faire des petites créations couture, participer aux collectes de vélo, ranger les ateliers...). Les permanences encadrées par une personne de l'atelier, afin que les adhérent.e.s puissent réparer leurs vélos et coudre leurs affaires, dans le but de devenir vélonome et couturonome (autonome en mécanique et en couture).

Les permanences de l'atelier vélo ont lieu :

  • mardi de 18 à 20h
  • mercredi de 14 à 18h

Le jeudi de 14 à 18h c'est "mécanique collective" (on fait des choses ensemble pour l'association: mécanique, étagère, signalétique, ménage, tri, etc).

  • samedi de 14 à 18h
  • chaque 3e lundi du mois, c'est l'atelier Biclouves pour les femmes et personnes trans de 17 à 21h

Les permanences de couture ont lieu :

  • mardi de 14 à 20h
  • mercredi de 14 à 18h
  • d'autres permanences bénévoles ont lieu et sont annoncées sur le programme et le flash gazette

L'adhésion est de 30€ pour un an de date à date, et permet de soutenir l'association. Elle est de 20 E pour les personnes précaires. Et de 10 E pour les personnes très précaires. Il n'est pas nécessaire d'être adhérent.e pour acheter un vélo réparé par nos soins (entre 50 et 90€).

Recherches, études et documents portant sur Récup'R

  • Enquête d'Anna (2005)
  • Mémoire de stage de Margot.
  • Mémoire d'Ergonomie de Nicolas.
  • Mémoire d'Education Populaire de Benjamin (entretiens, mémoire et bonus).


Notre adresse : 206, rue Carles Vernet - 33800 Bordeaux.
www.recupr.org
Tél. : 05 54 78 72 09