Relations avec les vélocistes

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Les ateliers vélos rendent des services aux cyclistes. La plupart de ses services ne sont pas couvert par le marché. Néanmoins, quand on monte un atelier, c'est bien la première critique que l'on essuie ! Vous allez tuer le petit commerce et les vélocistes de la ville !


Un argumentaire pour répondre à ces inquiétudes.

  • L'atelier vélo rend des services que les vélocistes ne rendent pas.

Ce n'est pas le même marché ! En effet, les ateliers sont en premier lieu des ressourceries. Ils gèrent des déchets spécifiques. Aussi, les ateliers ne sont pas des réparateurs de vélos. Ils mettent simplement à disposition un lieu et des outils pour l'entretien quotidien.

  • L'atelier vélo n'a pas le même public que les vélocistes.

L'atelier accueille des personnes à faibles revenus ou des personnes qui viennent essayer le vélo, un public qui ne va pas chez les vélocistes. Inversement à l'idée reçue, les ateliers en vendant des vélos peu chers, notamment aux jeunes, facilitent l'accès à la bicyclette au quotidien, notamment en baissant le cout du « droit à l'essai » (Encadré 1). L'expérience des ateliers les plus anciens montre que leur public, après quelques années d'utilisation de vélos d'occasion, se tourne vers les vélocistes pour l'achat de gamme neuve ou plus adaptée à leur pratique (Encadré 2).

  • Les ateliers vélos œuvrent pour une promotion pratique du vélo.

Ils visent à augmenter, à terme, le nombre de cyclistes en élargissant la gamme de service à leur disposition. A Grenoble, 'malgré' la présence d'un des ateliers les plus important de france (2000 adhérents / an), le nombre de vélocistes augmente. Les services vélos (velos de location, vélocistes, ateliers vélo) atteignent une masse critique permettant à la politique de développement vélo d'être réellement efficace. Plus de cycliste = Plus de clients !

  • Les ateliers renvoient vers les vélocistes pour l'achat de pièces neuves.

A moyen terme, la plupart des adhérents vont, sous les conseils des bénévoles des ateliers, acheter des consommables chez les revendeurs. La notion de bon entretien du vélo promue par les ateliers bénéficie à l'ensemble des acteurs de la filière vélo. Selon les contextes, les vélocistes, dont certains actes de réparation sont très peu rentables, renvoient vers les ateliers vélos (voir encadré 3).

Encadré 1 : Le droit à l'essai, c'est quoi ?
La France est un pays particulier. Le taux de possession de vélo par ménages est un des plus élevés d'Europe. Cependant, la distance parcourue par an et par ménage est une des plus faibles. En réalité, les français ont une pratique du vélo tournée vers le cyclotourisme dominical, une à deux fois par an. Le marché français de la « bicyclette urbaine du quotidien » a donc des opportunités d'expansion importantes. L'utilisation du vélo au quotidien par des gens qui se déplacent en voiture suppose qu'ils puissent essayer, une fois, deux fois, avant de décider d'en faire leur nouvel outils pour aller au travail. Si le cout de cet essai est trop élevé, les individus renoncent devant cette première contrainte. Les ateliers coucourrent à la baisse de ce cout, et autorise un changement des pratiques favorable à moyen terme aux vélocistes.

Encadré 2 : Des commandes groupées chez les vélocistes locaux
Génération vélo, un vélociste spécialisé dans le vélo de ville et le vélo hollandais à Grenoble, bénéficie de certaines commandes groupées (par centaines d'achats) de certains produits (Sacoche, béquilles, reelight, pneus, etc) par l'atelier local. Ces commandes groupées se répartissent dans le temps auprès de tous les vélocistes, question d'équité !

Encadré 3: Une formation dans l'atelier par un vélociste
A Chambery, Veloland donne, pendant les mois creux de l'Hiver, des formations aux bénévoles et adhérents de l'atelier vélo local, « La vélobricolade ». Pour le vélociste, c'est l'occasion d'éviter de gérer des opérations d'entretien de vélo très peu rémunératrices et de tisser un véritable lien avec des têtes de réseau qui reviendront vers lui pour les achats de pièces et de consommables.

Les bases pour une lettre aux vélocistes ou autre personnes concernées

Association vélo qui roule Adresse Tel Mel

Nom du destinataire Adresse


Objet : Implication des ateliers vélos dans le marché local de vélociste

Chère Madame, chère Monsieur,

L'atelier vélo « Vélo qui roule » a ouvert/ouvrira ses portes depuis/en 2099. Nous avons reçu/entendu parlé de vos inquiétudes quant à la possible concurrence directe entre nos activités et celles des vélocistes locaux/les vôtres. Nous comprenons cela. C'est dans un esprit de rencontre et d'ouverture que nous vous adressons cette lettre qui saura, nous l'espérons, vous convaincre de la compatibilité de ces deux activités.

Les expériences dans d'autres villes nous apprennent que la naissance des ateliers vélos est bénéfique à moyen terme pour le développement du vélo urbain et de ses services associés. Les ateliers participent à une augmentation globale du marché vélo, et notamment grace :

  1. Aux actions de sensibilisation militante et festive
  2. A l'abaissement du droit à l'essai au vélo. En effet une personne qui ne fait pas de vélo trouvera le cout d'achat de son vélo chez un vélociste trop élevé. Cela l'empêchera de changer ses pratiques de déplacement. L'expérience de la fédération nous indique qu'à moyen termes ces nouvelles personnes troquent leur vélo d'occasion utilisé tous les jours pour un vélo neuf.
  3. A la compréhension de ce qu'implique le bon entretien du vélo et l'émergence d'une meilleure connaissance en mécanique cycle. Ainsi les ateliers concourrent à un moyen de transport plus fiable , et donc au final à des usagers plus réguliers, prêt à s'investir auprès de leur nouveau moyen de transport (en temps et en finance).

Les ateliers ne sont pas en concurrence avec les vélocistes. Cela pour plusieurs raisons :

  1. L'atelier vélo rend des services que le vélociste ne rend pas. L'atelier est avant tout une ressourcerie. Dans le même temps, les ateliers ne sont pas des réparateurs de vélos mais un lieu où les usagers de la bicyclette peuvent entretenir eux même leurs bicyclettes. Il n'y a donc pas de concurrence directe.
  2. Le public n'est pas le même. En effet, les personnes qui utilisent les services d'ateliers ont de faibles revenus. Jeunes, en difficulté économique, ce public ne se rend pas chez les vélocistes, à moins d'un changement de statut économique.

Les ateliers travaillent avec les vélocistes :

  1. Notamment pour des commandes groupées (partout en France),
  2. Pour des échanges ponctuels d'outils (Grenoble),
  3. Pour des formations (Chambery),
  4. Pour des activités pour lesquels l'un et l'autre ne sont pas compétent (service global à l'usager).

Nous espérons vous avoir convaincu. Une rencontre nous permettrait peut être de mieux échanger sur nos activités et d'en trouver des communes. Auteur de la Lettre