Récupération (déchèterie)
Il est possible de proposer aux collectivités en charge de la gestion des déchèteries de collaborer avec les ateliers vélo : des ateliers ont déjà signé une convention leur donnant accès à certaines déchèteries afin d'y récupérer les vélos apportés par des particuliers.
Sommaire
Les partenaires
- les communes
- les intercommunalités
- les syndicats mixte de gestion des déchets
En pratique
Pour les collectivités, la récupération des vélos peut s'inscrire dans leur Politiques de prévention des déchets. Pour négocier un partenariat, il est utile de formuler en ces termes la demande.
Comment formuler ?
Faire attention à s'adresser au/à la bon·ne interlocuteur·rice :
- un·e technicien·ne voire un·e élu·e (en fonction de vos contacts, de votre démarche),
- qui représente la collectivité en charge des déchèteries,
- émanant du service déchets (et non transport, association, autre).
Veiller à formuler vos demandes de manière juste : la récupération de « déchets » n'est, en principe, pas autorisée. En revanche, vous pouvez demander l'installation en déchèterie d'une zone de réemploi des produits en fin de vie. Votre proposition est une action de prévention car une « zone de réemploi », c'est un endroit où les objets :
- ne sont pas abandonnés par leurs propriétaires mais donnés à une tierce personne,
- ne deviennent pas des déchets mais restent des produits.
Voici un courrier type pour solliciter les collectivités : Fichier:DecheteriesOK.odt
Quelle formalisation ?
Avec les collectivités, la formalisation est une étape obligatoire : il faut établir une convention de partenariat entre la structure et l'atelier vélo. Cette convention a pour objet de fixer les obligations de chaque partenaire3 :
- La forme : une zone de réemploi peut prendre la forme d'un container fermé, d'un rack où les vélos sont cadenassés, d'un coin de la déchèterie réservé à cet effet ;
- Les modalités de ramassage : toutes les semaines ? sur appel ?;
- Les modalités de suivi : l'atelier comme la déchèterie ont souvent des comptes à rendre sur les quantités de déchets évités ;
- Les responsabilités de chacun·e ce qui sécurise la collectivité dans son engagement avec l'atelier ;
- Une communication claire : pour éviter que les usager·e·s ne pensent que les vélos partent dans un trafic, c'est bien de mettre une petite affichette qui officialise l'action. Par exemple : « ici, l'atelier xxxx récupère vos vélos et leur offre une seconde vie ». Cela contribue à rendre visible une bonne initiative et les partenaires qui s'y engagent.
Votre interlocuteur·rice « officiel·le » sera certainement une personnes en charge de l’exécution administrative. Pensez aussi aux agent·e·s qui travaillent dans la déchèterie : ielles ont un rôle important car ielles doivent orienter les usager·e·s venant déposer un vélo en leur proposant de ne pas le jeter mais de le mettre dans la zone de réemploi, et en expliquant qu'il sera donné à une association à but non lucratif. Il faut donc que la collectivité se charge de la communication avec elleux , ou alors que vous vous en chargiez vous même. Ielles seront vos partenaires au quotidien, de bonnes relations sont toujours utiles.
Voici une convention type pour proposer un partenariat : Fichier:ModeleConventionDecheterieOK.odt
Les problèmes invoqués
Avant de mettre en place ce type de système, les collectivités peuvent émettre des craintes sur plusieurs points. Deux points essentiels sont à retenir : premièrement, leurs craintes peuvent être légitimes ; deuxièmement, il est possible de passer au-delà puisque des exemples existent.
Le suivi Votre interlocuteur·rice aura certainement en tête d'assurer un suivi sérieux et rigoureux de l'action mise en place. Cela fait sans doute partie de ses engagements de « prévention des déchets » ; la collectivité souhaitera un enlèvement régulier des vélos et un décompte afin de quantifier les quantités de déchets évités.
La sécurité La question du vol des matériaux en déchèterie peut être préoccupante pour certaines collectivités (cela varie beaucoup en fonction des territoires). Il peut être avancé que la mise en place d'une zone de réemploi n’empirera pas le problème ; la communication sur le fait que les vélos récupérés servent à un projet solidaire pourra peut-être même dissuader les « glaneur·se·s » qui ne voulaient pas voir partir ces vélos à la poubelle. Si possible (place disponible), la mise en place d'un container fermé peut régler le problème.
La place disponible La mise en place d'une zone de réemploi nécessite en effet de consacrer une « zone » à cet effet. Parfois, les déchèteries sont déjà très à l'étroit, et n'ont pas beaucoup de marge de manœuvre pour définir un nouvel espace en leur sein. Dans ce cas, il faut rappeler qu'il est toujours possible de stocker les vélos « dans un coin » sans plus de dispositifs que cela : légalement, aucune contrainte n'existe sur les « zones de réemploi ».
La perte financière Les bennes « ferraille » des déchèteries constituent à la fois une charge (embauche du personnel) et un produit (revente du matériau) dans les finances de la collectivité. La récupération des vélos diminue en effet les recettes liées à la revente de la ferraille... Toutefois, en considérant que la ferraille se revend entre 5 à 10 centimes d'euro par kg, alors le manque à gagner est insignifiant au regard du fait que l'action permet à la collectivité d'atteindre ses engagements légaux.
Exemples
- Basse-Normandie : Atelier Vélisol (Caen)
- Lorraine : Atelier Dynamo (Nancy)
Histoire du partenariat : Dynamo a d'abord été sollicité par la Communauté de communes du bassin de Pompey pour intervenir sur une manifestation avec l'atelier mobile en 2009. Le contact lors de cet manifestation a été intéressant et c'est là qu'à germé l'idée de récupérer les vélos en déchetterie avec les élus croisés sur place. Le temps que cette idée fasse son chemin c'est la comcom du bassin de Pompey qui nous a recontactés en 2001-2012 pour établir un cahier des charges sur la récup' de vélos en prévision de travaux effectués sur la déchetterie. À noter que cette déchèterie n'appartient pas au territoire sur lequel Dynamo s'inscrit ; depuis sa création, la Communauté Urbaine du Grand Nancy refuse que des récupérations de vélos soient réalisées par l'association. Modalités opératoires de récup : Au moment de l'écriture du cahier des charges, nous avons demandé à ne récupérer que les vélos adultes pas en "épave" à cause de notre espace de stockage limité. Pour justifier du déplacement de la camionnette (la déchet' est à une dizaine de km), il faut qu'il y ait 15-20 vélos. Ils n'ont pas pu prévoir d'espace de stockage fermé mais ils ont installé un rail pour 15 vélos et une très grosse chaine. Ça n'empêche pas les vélos d'être souvent volés et quand ils nous appellent nous devons venir au plus tard le lendemain.}} Nombre de vélos récupérés : Nous avons peu de recul étant donné que la mise en place technique de la convention signée en juillet ne s'est faite qu'en fin d'année. Le dépôt de vélos en déchetterie augmente avec la belle saison. Entre janvier et février nous avons récupérés 2x15 vélos et 20-30 en mars.}}
- Midi-Pyrénées : La Recyclerie de EVE (Millau)
- Nord-Pas-de-Calais : Atelier de l'antenne de l'ADAV (Arras)
- Normandie : Atelier Guidoline (Rouen)
- Pays de la Loire : Atelier Goût d'Huile de Clisson Passion (Clisson)
Partenariat : L'atelier de Clisson est indiqué sur le site de la déchèterie comme étant une destination possible pour les pièces et les carcasses de vélo: http://www.environnement-valleedeclisson.fr/decheteries/collecte-de-la-ferraille/?police=eirunpawrhfssd
- Provence Alpes Cote d'Azur : Roulons à vélo (Avignon), Atelier Cyclonique (Briançon), Atelier Mobil'Idées (Gap)
Un exemple d'affichette apposée sur la zone de réemploi destinée aux vélos :
- Rhône-Alpes : uN p'Tit véLo dAnS La Tête (Grenoble), Atelier Kazacycle (Romans-sur-Isère),
L'association est mise en avant parmi d'autres sur le site de l'agglomération comme étant un lieu de récupération possible : http://www.lametro.fr/TPL_CODE/TPL_DECHET/PAR_TPL_IDENTIFIANT/451/120-ou-jeter-vos-dechets-.htm