Centrage de l'étrier et dévoilage du disque

Description

Le centrage de l’étrier et le dévoilage du disque ont les même objectifs : s’assurer qu’il ne subsiste aucun frottement entre disque et plaquettes et que leur usure se fera de façon équilibrée sur toutes les surfaces de freinage. Pour vérifier cela, on peut effectuer trois types de contrôles :

• Contrôle moteur : laisser librement tourner la roue, s’il y a des frottements, elle s’arrêtera rapidement. Évidemment, les frottements peuvent avoir d’autres causes (moyeu, frottement du pneu contre le garde-boue, etc.).
• Contrôle auditif : faire tourner la roue et écouter les éventuels frottements entre disque et plaquettes. Un bruit de tôle indique une déviation importante et un chuintement, une déviation légère. Si le bruit est quasi continu, l’étrier doit être recentré. Si le bruit n’apparaît que pour une position particulière de la roue, le disque doit être dévoilé.
• Contrôle visuel : faire tourner la roue et observer les jours entre disque et plaquettes (trouver les bons axes de visée). C’est plus facile quand le fond est clair. Placer éventuellement une feuille blanche ou une source lumineuse derrière. Si le jour est plus ténu d’un côté ou si le jour est en biais, il y a un problème. Si cela n’arrive que pour une position particulière de la roue, le disque doit être dévoilé. Si cela survient tout le temps, recentrer l’étrier.

Il faut parfois recentrer l’étrier et dévoiler le disque. Commencer alors par le recentrage en le faisant sur une des parties les moins voilées du disque.

Si le frein est hydraulique, il arrive parfois qu’un piston soit grippé. Dans ce cas, il faut d’abord dégripper ce piston concerné avant de procéder au centrage de l’étrier ou au dévoilage du disque.

Pièces concernées

• Étrier de frein à disque
• Disque
• Plaquettes

Outils utilisés

• Clé mâle hexagonale de 5 ou clé étoilée T25
• Dégauchisseuse de disque

Réparations

Préalable

Vérifier que la roue est bien centrée, que le moyeu n’ait aucun jeu, que le disque est serré et que les plaquettes sont positionnées correctement.

Centrage automatique d’un étrier de frein hydraulique

Dévisser les vis de fixation de l’étrier jusqu’à ce qu’il soit possible de le faire bouger latéralement. Actionner le levier de frein et serrer les vis de fixation tout en gardant le levier de frein en appui.

Centrage manuel d’un étrier de frein hydraulique

Si le centrage automatique n’a pas fonctionné.

Dévisser une des deux vis et rectifier légèrement la position de l’étrier. Revisser et refaire éventuellement la même opération sur l’autre vis.

Finir le serrage en alternant le serrage sur chaque vis pour éviter que l’étrier ne dévie pendant l’opération. Maintenir éventuellement l’étrier pendant le serrage. Si malgré tout l’étrier persiste à bouger pendant le serrage, il peut être nécessaire de resurfacer les tasseaux.

Centrage d’étrier de frein mécanique

La plupart des étriers mécaniques ont un seul piston mobile (côté extérieur) qui viendra pousser la plaquette contre le disque lorsque le levier sera actionné. L’autre piston est fixe (côté intérieur) et servira d’appui pour que le disque soit maintenu des deux côtés lors du freinage. Le réglage du piston fixe peut se faire à l’aide d’une molette mais le plus souvent il faut le visser pour le rapprocher suffisamment du disque à l’aide d’une clé mâle hexagonale. Le réglage du piston mobile peut se faire lui aussi à l’aide d’une molette mais il est le plus souvent effectué en ajustant la tension du câble en jouant sur la vis serre-câble (réglage del mécano) ou les barillets (réglage del cycliste).

La procédure est plus complexe que pour les freins hydrauliques :

1. Revisser les barillets à fond, côté levier et côté étrier. Dévisser éventuellement ensuite d’un ou deux tours pour permettre à lae cycliste d’ajuster l’attaque et de réduire les frottements en cas de voile du disque.
2. Tendre ensuite le câble avec le minimum de tension.
3. Dévisser les vis de fixation de l’étrier jusqu’à ce qu’on puisse le bouger latéralement.
4. Serrer le piston fixe jusqu’à ce que la plaquette entre en contact avec le disque. Le desserrer ensuite d’un quart de tour.
5. Actionner le levier de frein et resserrer les vis de fixations, comme pour le centrage automatique d’un frein hydraulique.
6. Relâcher le levier et dévisser le piston fixe d’un quart de tour.
7. Contrôler le centrage. Si un frottement subsiste, on peut, suivant l’origine du frottement, desserrer légèrement le piston fixe, faire un centrage manuel ou dévoiler le disque.
8. Contrôler ensuite l’attaque du freinage. Les plaquettes devraient toucher le disque avant que le levier n’arrive à mi-course. Ajuster la tension du câble avec la vis serre-câble jusqu'à obtention de l’attaque souhaitée. Certains tutos précisent que le dégagement doit être le même de chaque côté du disque. Ce n’est pas exactement cela : le dégagement doit être au minimum côté piston fixe (risque de voiler le disque si le dégagement est trop important) alors que le dégagement côté piston mobile déterminera l’attaque et devrait dépendre des souhaits del cycliste.

Dévoilage du disque

Lors du dévoilage du disque se posent trois problèmes :

• À quel endroit le disque va toucher une des plaquettes ? On peut utiliser un marqueur pour métal (indélébile avec séchage rapide) en dehors de la surface de freinage pour mieux identifier les zones de frottement.
• À quel endroit faut-il agir ? Sur la couronne ou sur l’étoile rattachant la couronne au moyeu ?
• De quelle amplitude faut-il rectifier ? En général les disques sont en inox, un acier plutôt rigide qui ne se déforme pas facilement. Mais le disque ne réagira pas de la même façon s’il est neuf ou usagé. Attention aux disques haut de gamme qui comportent de l’aluminium et se déforment plus rapidement.

Il existe un outil dédié au dévoilage de disque, mais on peut aussi le faire avec une clé à molette, une clé mâle hexagonale voire directement à la main si elle est parfaitement propre.

Dégrippage des pistons

Commencer par dévisser le serrage de l’étrier pour qu’il puisse bouger latéralement. Ensuite il existe plusieurs méthodes, commencer toujours par le dégrippage léger :

• Pour un dégrippage léger, repousser chaque piston en poussant l’étrier contre le disque. Puis actionner plusieurs fois le levier de frein en observant comment se comportent les plaquettes. Si une plaquettes avance plus que l’autre, ce dernier est grippé. Plaquer alors l’étrier contre le disque pour bloquer le piston le moins grippé. Actionner légèrement le levier de frein pour que le piston le plus grippé commence à bouger. Ne pas trop appuyer, sinon le piston risquerait de partir trop loin, le joint pourrait se déloger et une fuite survenir. Refaire l’opération plusieurs fois jusqu’à ce que le piston bouge plus facilement. Une autre solution est d’enlever la roue et d’utiliser une cale de transport à la place du disque. Si l’opération n’aboutit à rien, passer à la méthode suivante.
• Pour un dégrippage plus important, se munir de coton-tiges et d’un peu de liquide de frein (celui utilisé pour la purge). Enlever la roue et les plaquettes. Nettoyer l’intérieur de l’étrier avec du nettoyant pour frein à disque, de l’alcool isopropylique par exemple. Ensuite actionner légèrement le levier de frein pour que les pistons commencent à bouger. Ne pas trop appuyer, sinon le piston risquerait de partir trop loin, le joint pourrait se déloger et une fuite survenir. Badigeonner la partie extérieure du piston avec du liquide de frein en utilisant le coton tige. Relâcher ensuite le levier pour que le piston puisse entrer dans l’étrier. Repousser si besoin les pistons avec une pièce en plastique, un démonte-pneu par exemple. Recommencer l’opération plusieurs fois jusqu’à ce que les pistons soient dégrippés. Nettoyer à fond ensuite l’étrier pour interdire toute pollution des plaquettes.
• Si rien n’a réussi, il faut remplacer les joints de l’étrier si celui-ci est démontable ou changer l’étrier.

Les pistons se grippent essentiellement à cause de la limaille produit par la limaille des plaquettes. Nettoyer régulièrement les pistons, au minimum à chaque changement de plaquettes. Il existe aussi une graisse conçue pour lubrifier les pistons et autres composants du circuit hydraulique, cette graisse doit être compatible avec la matière des joints (Nitrile pour le minéral et élastomère EPDM pour le DOT).