Chauffer un atelier inchauffable : Différence entre versions
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Fournir les ceintures et les bouillottes aux bénévoles et salarié.es avant d'attaquer un créneau un peu long au froid, c'est un investissement qui peut être pertinent. | Fournir les ceintures et les bouillottes aux bénévoles et salarié.es avant d'attaquer un créneau un peu long au froid, c'est un investissement qui peut être pertinent. | ||
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+ | Par grand froid, faire un tapis de sol avec des cartons pour ne pas se geler les pieds. |
Version actuelle datée du 8 décembre 2023 à 16:44
Sommaire
Cloisonner les espaces
Technique pratiquée dans les grands espaces (squats, garages, hangars, grandes friches, etc), tellement grands que même un poêle à bois performant ne convient pas. On peut diviser l'espace en "zone froide" et "zone chaude", bosser 20 minutes dans le froid puis aller se chauffer vers un truc qui irradie. Ça économise le bois ou le gaz.
Chauffage à rayonnement
Notions et retour d'expérience :
Après des années à bosser dans des endroits inchauffables, hangars de recyclerie en Picardie, atelier vélo dans les Vosges et Alsace, je confirme la pertinence du chauffage à rayonnement (aussi appelé radiant) dans ces lieux... et 8 ans de métier de conseiller en économie d'énergie m'ont donné quelques billes qui confirment le ressenti du travailleur dans le froid, donc j'explique pour les curieux-ses...
En gros, les chauffages à air chaud (soufflants, convecteurs, etc) font de la convection, c'est-à-dire chauffent les molécules d'air qui monte, se refroidit au plafond et contre les murs froids, donc redescend, puis se réchauffe dans le radiateur et ainsi de suite. Ça crée des mouvements d'air désagréables, et c'est surtout assez vain, car l'humain étant sensible à la température “ressentie”, qui est la moyenne de la température des parois et de l'air, ça signifie que dans un local froid non isolé, aux murs à 10 degrés, il faudrait chauffer l'air à 30 ° pour ressentir 20 degrés (10 + 30 / 2 = 20). Voilà pourquoi c'est en pure perte qu'on chauffe l'air de locaux non isolés, car cette chaleur s'en va par les parois, et ce, proportionnellement à la différence de température entre l'intérieur et le dehors (en gros, passer de 10 à 20 degrés la température d'une pièce double les pertes par les murs)...
À l'inverse, le rayonnement est une radiation émise par une surface chaude, perpendiculairement à sa surface, de même nature que la lumière (mais de longueur d'onde différente), il peut être arrêté par une feuille de papier, il se réfléchit dans un miroir, bref, ce rayonnement se fout de la température ambiante, et les êtres vivants sont très (agréablement) sensibles à ce rayonnement. Et c'est là que ça devient intéressant, car si on imagine une surface chaude (rayonnant par exemple à 40 degrés) devant la personne qui bosse sur son vélo dans un local où il fait zéro degré, le ressenti sera bien de 20° (40 +0 /2 =20). Il s'agit du même phénomène que l'on rencontre quand on est exposé au rayonnement direct du soleil, de celle d'une cheminée ou d'un barbecue, alors que l'air ambiant est froid NDLR.
Bon, j'ai clairement exagéré les exemples pour bien faire comprendre les deux phénomènes de convection et rayonnement qui sont radicalement différents, bien que figurant côte à côte dans les magasins de bricolage. Dans le 2ᵉ cas, les pertes par l'enveloppe du bâtiment seront négligeables, car on n'aura pas chauffé l'air, mais les corps.
Perso, j'utilise dans mon atelier une vieille réglette infrarouge comme on en trouvait dans les salles de bain d'antan, ça se commande avec une ficelle, c'est donc compatible avec les mains sales ou humides , ça vaut trois fois rien, et c'est comme un petit soleil dans l'atelier pour à peine 500w de conso. On peut aussi le monter sur un pied déplaçable et apporter la chaleur là où on en a besoin, plutôt que tenter de chauffer un grand volume dans lequel on se déplace.
Il en existe de toutes sortes, tapis chauffants, plafond rayonnant, réglettes pour salle de bain, panneaux rayonnants, mobiles, à fixer au mur, tous ont un rendement de 100%, c'est-à-dire que chaque kWh débité au compteur s'est transformé en chaleur rayonnée vers les objets et les corps, à vous de choisir et de bien les positionner pour que la chaleur aille vers les besoins.
Si on ajoute le soin apporté à l'habillement (comme en rando : "il n'y a pas de mauvais temps, juste du mauvais équipement" (en fait un proverbe écossais, utiliser par largement par les anglo-saxons "Il n'y a pas de mauvais temps, juste des mauvais vêtements"), éviter le coton en sous-vêtement, plutôt laine ou synthétique, ressortir les vieux Damart trouvés en friperie, porter un caleçon sous le pantalon, un bonnet etc, on arrive à se trouver étrangement “bien” alors qu'il fait 8 degrés au thermomètre, et c'est assez gratifiant, je trouve de dominer le froid.
Bouillottes individuelles
Chauffer les gens plutôt que l'air. Ça me semble bien fabriquable soi-même et ça peut être super efficace en portant la chaleur sur soi, sous un pull ou un bleu de travail pour maintenir la chaleur longtemps. Et je suis tombé hier sur un article qui en résumé nous dit qu'avec la consommation énergétique moyenne d'un foyer belge destinée à chauffer l'air intérieur pendant 6 mois par an, on pourrait se faire 9000 bouillottes de 2L !
Fournir les ceintures et les bouillottes aux bénévoles et salarié.es avant d'attaquer un créneau un peu long au froid, c'est un investissement qui peut être pertinent.
Avoir des cartons en réserve
Par grand froid, faire un tapis de sol avec des cartons pour ne pas se geler les pieds.