Les questions liées aux genres : Différence entre versions

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===Lady's Night de la Cyclofficine de Paris===
 
===Lady's Night de la Cyclofficine de Paris===

Version du 10 juillet 2018 à 13:36


Dans les ateliers vélo, la pratique du cycle n’est pas traitée comme un sport, une compétition ou encore une promenade bucolique.. C’est tout simplement un moyen de transport qui est pour ses usager-e-s un moyen de lutter et dénoncer, consciemment ou non, un cadre de vie violent, pétri de dominations, rapide et trop déshumanisé. Nous appelons à une société différente et la pratique du vélo, comme la fréquentation des ateliers, aide à renforcer nos corps et nos convictions.

Aussi sûrement que nos villes se sont développées autour de la voiture, la mécanique et le vélo sont des activités ancrées dans un système capitaliste hétéropatriarcal et sexiste. Toutefois, les ateliers vélo sont des terrains où les rapports de domination, si présents dans notre société, peuvent enfin tendre à disparaître.

Porté par L'Heureux Cyclage, ce sujet commence à éclore dans la presse[1]

Fichier:Enclume.pdf

Généralités

Yeah Yeah

Il existe une liste de discussion sur ces sujets au sein de L'Heureux Cyclage : Enclume-à-Clavette

Conscient-e-s de cette opportunité d’aller toujours plus vers la mise en application concrète et pratique des valeurs qu’ils portent, les ateliers membres de L’Heureux Cyclage mettent en place un groupe de travail pour traiter de genres et de sexisme dans les ateliers.

Les objectifs sont multiples :

  • Nous souhaitons afficher un positionnement clair sur ce sujet !

Les ateliers vélo du réseau sont anti-sexistes.

  • Force est de constater qu’un discours partagé et construit doit supporter cette déclaration. Nous devons mutualiser et murir nos expériences pour uniformiser nos paroles et porter ce message d’une seule voix forte et ferme.
  • Même si les ateliers sont des lieux favorables pour aborder ce sujet, un temps d’observation des situations sexistes ou de domination latentes ou patentes est nécessaire à modifier nos comportements. Chacun-e doit d’abord prendre conscience de sa position par rapport à ce sujet.

Souvent, il n’est pas aisé d’aborder ce sujet. Il en fait sourire certain-e, il heurte d’autres, peut culpabiliser. Face à ces situations, chacun-e hérite plus ou moins consciemment du poids de son histoire personnelle, de son contexte et du cadre de société.

Quelques exemples concrets

Vélocampus Nantes

Vélocampus est une association qui date de 1997 dont l’activité historique est le prêt longue durée de vélo aux étudiant-e-s. Aujourd’hui l'association propose également une activité d’auto-réparation (créée en 2000).

En ce moment, l'association emploie trois salarié-e-s.

  • 1 femme : animatrice chargée des relations extérieures
  • 2 hommes : l'un, coordinateur et technicien, le second, animateur et technicien.

Sur 2 années, les statistiques de répartition du genre ont été suivies :

2012/2013 Adh. atelier d’auto-réparation % Adh. prêt de vélo % Adh. totales %
Hommes 438 67 80 44 518 62
Femmes 214 32,5 102 56 316 37,5
NC 4 0,5 // // 4 0,5
Total 656 182 838
2013/2014 Adh. atelier d’auto-réparation % Adh. prêt de vélo % Adh. totales %
Hommes 346 66,5 72 41,5 418 60,5
Femmes 159 30,5 102 58,5 261 37,5
NC 14 2,5 // // 14 2
Total 519 174 693

Quelques constats :

  • Le prêt de vélo longue durée est une action légèrement féminisée, et cette tendance se renforce,
  • Plus d’hommes que de femmes adhèrent à l’atelier d’auto-réparation,
  • Par rapport à 2012/2013, en 2013/2014, le nombre d' adhésions simples (à l’atelier d’auto-réparation) augmente ! Si en valeur absolue davantage d’adhérent-e-s viennent à l’atelier, l'écart relatif dans la répartition femmes/hommes parait se creuser.

Quelques observations :

  • Les femmes reviennent plus rarement à l’atelier après le premier passage,
  • Elles sont moins nombreuses à ré-adhérer plusieurs années de suite,
  • Elles sont minoritaires en ce qui concerne le bénévolat à l’atelier d’auto-réparation : sur les 16 personnes ayant animé l’atelier bénévole du samedi cette année, seules 3 femmes sont dénombrées.

Cyclofficine de Paris

En 2012, première année de fonctionnement de l'atelier 15 rue P.Bonnard dans le 20ème arrondissement, 620 adhésions sont enregistrées. Elles présentent une répartition femmes/hommes de l'ordre de (47% // 51%) (le reste s'agissant d'adhésions "famille" ou "association).

En 2013, on observe une montée de l'activité avec un nombre d'adhésions de 887. En revanche, on déplore l'apparition d'un déséquilibre dans la répartition des genres à l'atelier. Ce sont 59% d'hommes contre 38% de femmes qui viennent à l'atelier...

C'est un phénomène sur lequel la cyclo s'interroge et aimerait progresser.

Témoignages des ateliers

Cicliatrico
  • Les témoignages collectés dans les ateliers permettent d’aborder cette complexité par des expériences concrètes vécues par des femmes et des hommes (pas de témoignages de trans pour le moment).

A la question : Quelle sont les situations de domination que vous rencontrez dans vos ateliers? Les ateliers ont répondu ! Lire ces histoires peut sembler fastidieux mais c'est édifiant. Prenez donc le temps de les parcourir ! Prenez le temps de partager les vôtres. Toutes les réponses peuvent être lues ici

Fichier:Témoignages.pdf

  • Le collectif A Vélo Simone! qui porte la permanence en mixité choisie du Chat Perché (Lyon) s'est exprimé dans le S!lence du mois de novembre 2015. Illes y parlent de l'expérience, l'ambiance et les ressentis pendant ce créneau.

A lire : Fichier:S!lence nov.pdf

Le Genre

Provient des Rencontres TouTEs à Vélo à Caen avec l'association Epicène les 15 et 16 novembre

Définitions

Historiquement, le genre est une construction sociale qui s'est inspirée de l'observation du sexe biologique (organes génitaux). Le genre regroupe les caractéristiques comportementales, en ressenti, ... de chacun des genres. C'est une caractérisation binaire. Il est possible de regarder les choses d'un regard de caractérisation historique ou anthropologique. Les caractéristiques attribuées à chacun des genres dépendent du temps et de l'espace donc il y a derrière cela Réellement une construction sociale.

Quelques exemples :

  • du football en Europe : H, soccker aux US : F,
  • de l'équitation en Europe : F, aux US : culture cowboy et rodéo aux US,
  • Louis XIV : poudré, en collant aujourd'hui dans le métro il serait regardé bizarrement.

C'est la nature, on y peut rien : est un argument pour arrêter le débat. En repassant par les sciences sociales, le débat est débloqué et il devient possible de rediscuter ce constat en montrant que ce n'est pas naturel. Ce que l'on peut opposer à cet argument de nature : Tout ce qui est "nature", "naturel", n'est pas nécessairement "bien"! Et de toute manière, l'humain passe son temps détourner la nature dans son quotidien pour son confort.

Le genre, étant une construction sociale, si cette dernière ne satisfait pas, il est possible de la modifier et agir en déconstruisant.

Parmi les aides à la compréhension du sujet, un parallèle sexisme / racisme :

Définition du sexisme : C'est la division de l'humanité en 2 catégories opposées et complémentaires où un des groupes est plus valorisé que l'autre : division et hiérarchisation. Même base de définition que le racisme : division en groupes de l'humanité et hiérarchisation des groupes sur la base de la couleur de la peau. Donc, être anti-racisme, ce n'est pas dire que la couleur de la peau n'existe pas mais bien que cette différence ne doit pas induire une organisation de la société différente. La même chose peut être dite sur la forme des organes génitaux pour le sexisme.

Donc : L'anti sexisme ne consiste pas à dire qu'il n'existe pas de différences mais à dire que les rôles attribues ne doivent pas se faire en fonction de cela.

Même le sexe est pensé socialement. Dans un système sexiste, on suit une route tracée : norme du genre établie par la société et renforcée par chacunE d'entre nous.

Mécanisme :

  1. Le genre sépare les humains en 2 catégories : opposés et exclusifs et complémentaires
  2. Le genre attribue des caractéristiques
  3. Le genre associe une hiérarchie

> Le genre est un système de domination

La norme du genre (comment se construit-elle ?)

  1. A la naissance, on attribue un sexe binaire. En dehors de cette dualité, male femalle, l'état civil ne reconnait pas l'existence. D'autres pays la reconnaisse ou ne la prenne pas en compte.
  2. L'enfant sera élevé dans la représentation de son sexe différente (jouet, vêtements, ...). C'est parce que ce traitement différent entre les gens qui impose d'attribuer un sexe à la naissance pour faciliter une identification de la personne par la société. Les personnes intersexes peuvent être assignées à la naissance par opération et même de manière générale, on ne questionne pas cette assignation sociale.
  3. Identité du genre : homme / femme en grandissant, on est censé se sentir homme ou femme être ci ou cisgenre (dans l'alignement du genre et du sexe et le rôle sexué) mais des gens ne se reconnaissent pas de ce système : transgenre. Les personnes transgenres sont invisibilisées, stigmatisées, dévalorisées, ...
  4. Rôle sexué : Expression de son identité par un rôle dans la société : masculin / féminin : par le langage, certaines postures (jambes serrées ou ouvertes), les expressions du visage (femmes ouvertes et souriantes), une voix différente (voix de tête encouragée chez les femmes et découragée chez les hommes). En attribuant ces caractéristiques, on prive chaque genre de certaines choses, compétences, ... Même s'il existe des croisements en 2014. Mais souvent, il y a des rappels à l'ordre (plus ou moins violents) (> donc il y a un ordre)
  5. Injonction à l'hétérosexualité (hétéronormativité) : chaque rôle sexuée est complémentaire donc il est souhaitable, positif, valorisé que chaque genre aille vers son complément et s'accouple (se mette en couple) voire se reproduise avec son complément.

Donc :

Première hiérarchie

Le sexisme est une domination qui découle de la norme. Donc va créer des relations désequilibrées : patriarcat, domination masculine > la catégorie homme est plus valorisée que la catégorie femme. Attention, on a tendance à croire au différent mais égaux mais l'humanité ne créé pas de sous catégorie sans domination. Cette argument sert à justifier la norme du genre. Même un attribut positif peut être en réalité une privation (les femmes sont sensibles donc elles ne peuvent pas diriger ou les femmes sont jolies et se retrouvent enfermées par une considération de leur physique).

Seconde hiérarchie

Une personne entrant dans une catégorie est reconnue. Quelqu'un qui dévit sera stigmatisé et voire violenté. Lorsqu'une personne ne rentre pas strictement dans la normativité, elle est dévalorisée. On peut gagner un statut dans la société en se rapprochant de la norme (mariage hétérosexuel, virilisation d'un homme, féminisation d'une femme). On trouve alors le cissexisme. En valorisant les personnes cis, on dévalorise tout ceux et celles qui sortent de la norme.

Troisième hiérarchie

Hétérosexisme. On promeut l'hétérosexualité et voire on encourage la dévalorisation de l'homosexualité.

Apprentissage du genre (Comment s'apprend le genre ?)

On va attribuer un sexe à plein de choses :

  • couleur (maintenant : rose = fille, bleu = garçon, avant : bleu = fille (cendrillon), rouge = garçon
  • lieu (privée : femme, public : homme > café, bar, rue, les hommes ne doivent pas être casaniers)
  • objets : pages roses et pages bleues avec des jeux différents et une division sexuée des tâches
  • rôle (femme : sensibles, attentives, ... / hommes : actifs, ingénieux, ...)

Le genre transmis aussi par la famille : une fille est stimulée pour la communication, interprétation différente des pleurs d'un enfant, ..., sorties plus contrôlées pour les femmes Le genre transmis aussi par l'école : les filles sont bavardes alors que le temps de parole des garçons est plus important, les garçons coupent la parole et ne lèvent pas la main ; l'orientation scolaire est plus facile pour les garçons à niveau équivalent ; répartition genrée dans les filières de l'éducation

Cela reflète les attentes de la société pour chaque genre / rôle.

De manière générale, les garçons sont encouragés à la transgression. Problème de définition du travail avec une invisibilisation du travail domestique : travail productif / travail reproductif Problème d'égalité du salaire Les branches occupées par les femmes sont les moins rémunérées et les femmes sont plus précarisées Question du plafond de verre : lorsque l'on monte dans la hiérarchie, les hommes sont mis en avant (y compris dans les filières supposées féminines)

Où en sont les ateliers ?

Week end TouTEs à Vélo

Les 15 et 16 novembre 2014, des membres des ateliers vélo du réseau L'Heureux Cyclage se sont réuni·e·s pour un weekend de partage, d'échange et de mise en action quant à la question du genre et de la domination masculine dans les ateliers vélo. La rencontre à eu lieu à Caen à la Maison du vélo et l'association Epicène était là pour accompagner le projet. Ici se trouve la synthèse de ce weekend et les orientations du groupe de travail pour 2015.

Fichier:TouTEs à vélo restitution version light relue.pdf

Les ateliers en action

Ces ateliers sont passés en action :

  • Rennes : ladies night à La petite Rennes
  • Lyon : Le Chat Perché -> un collectif "A vélo Simone !" tord le cou à la question !
  • Paris : L'atelier Manivelle (ancienement Lady's night) au sein de la Cyclofficine de Paris
  • Ivry sur Seine : L'atelier Manivelle au sein de la Cyclofficine d'Ivry
  • Grenoble : L'atelier La Cyclique d'uN p'Tit véLo dAnS La Tête
  • Paris : atelier Fmmes-trans à L'atelier Vélorution Bastille
  • Pantin : Les mécanoEs du dimanche, collectif au sein de la Cyclofficine de Pantin
  • Bordeaux : les Biclouves à l'atelier Récup'R
  • Toulouse : ateliers non mixtes au Labo de Vélorution Toulouse
  • Tours : collectif Roues Libres
  • Strasbourg : la perm des Bouchères dans les locaux de Bret'selle
  • Nantes : l'Atelière dans les locaux de l'atelier de réparation coopérative de Chantenay
  • Caen : à la maison du vélo, Velis'elles, l'atelier non mixte de Vélisol'

A l'étranger aussi, même si c'est plus loin et qu'on les connait moins :

Travail engagés dans les ateliers

uN p'Tit véLo dAnS La Tête/Virus 36 à Grenoble

Le p'Tit véLo dAnS La Tête a travaillé avec l'association Virus 36 qui expérimente et transmet de nouvelles formes de débat démocratique, pour faire l'état des lieux de la situation de leurs ateliers relativement aux questions de genre.

Bilan du groupe de réflexion

Qui?

Un groupe de travail composé de13 personnes hommes et femmes du p'tit vélo. 5 réunions animées par deux animatrices de Virus 36.

Pourquoi ?

Formation déclenchée par la réaction de deux adhérentes à l'embauche de deux salariés hommes en septembre 2012 et le constat que peu de femmes sont présentes dans les ateliers, adhérentes, bénévoles ou salariées.

Comment ?

5 réunions:

  • définir ce qui était considéré dans notre société comme étant le genre féminin, le genre masculin.
  • analyse des pratiques au ptit velo. Analyse de comportements sexistes appuyés sur des témoignages d'adhérents, d'adhérentes, de bénévoles, des personnes présentes.
  • Élaboration de différentes propositions à mettre en place pour lutter contre le sexisme.
  • 2 réunions préparations pour la réunion publique / mise en ordre de ces propositions.
  • soirée publique.

Bilan de ces réunions

L'ensemble du groupe est très heureux d'avoir engagé ces réflexions et plusieurs débats qui ont été très riches. En termes de contenus, chacun-e a pu y trouver de quoi bousculer au moins un peu ses positions. On invite les gens qui n'ont pas participé à se reporter au tableau produit lors de la seconde soirée et/ou à visionner "Dudey Free Zone". Pour ce qui est du p'Tit véLo, ça a permis de se sentir à l'aise (moins isolé-e), de se sentir légitimes à évoquer le sujet et à le porter au sein du p'Tit véLo.

Voila l'analyse qui en est ressortie :

  • la pédagogie dans un atelier est centrale quant à la prise en compte de la diversité de nos adhérent-e-s. Autrement dit, si l'objectif principal est d'apprendre aux gens à réparer leurs vélos, on devrait voir apparaître des façons de faire adaptées à cette diversité, englobantes et surtout non discriminantes. Dans la pratique, des témoignages de femmes nous ont été remontés pour indiquer qu'elles n'ont pas forcément été mises dans la position de quelqu'un qui peut apprendre ou déjà savoir. Les permanences limitées à 12 adhérents sont déjà une bonne piste pour permettre d'accompagner les adhérent-e-s dans leur difficultés propres.
  • 40% des adhérent-e-s sont des femmes mais sont peu présentes dans les ateliers. Si l'on veut véritablement permettre aux femmes d'être plus nombreuses dans les ateliers il faut se donner les moyens de comprendre les phénomènes qui engendrent actuellement leur exclusion.
  • les femmes représentent 40% des adhésions. Ce qui, pour un domaine comme la mécanique, est tout à fait honorable. Par contre, concernant la ré-adhésion, on tombe dans les 15-20%. Le milieu associatif, comme d'autres domaines de la société, n'est pas favorable à une place importante des femmes. Ce n'est pas forcément quelque chose à reprocher à l'association plus qu'à d'autres domaines. En effet, les femmes sont principalement les personnes qui s'occupent des enfants, des repas, du ménage … en plus de leur travail. La vie d'une association comme la nôtre, pour des bénévoles, se joue essentiellement sur les soirées et les week-ends. Ce qui fait qu'une femme qui adhère "jeune" à moins de chance de ré-adhérer, ou du moins de s'investir, au fur et à mesure qu'elle devient plus âgée. Néanmoins, on peut aussi développer une autre piste. En effet, entre l'adhésion et la ré-adhésion, il n'y a qu'un an. On peut imaginer par là que les femmes n'y trouvent finalement pas leur compte. Une analyse plus approfondie nous permettrait de le vérifier ou de l'infirmer, mais elle semble crédible.
  • la mécanique est une activité genrée. N'est-ce pas un défi pour une association comme la nôtre de permettre à des femmes de s'investir suffisemment en nombre et en qualité pour renverser les clichés, bien au delà encore de notre cause ?
  • les femmes ne sont pas forcément seules à pâtir de ses comportements, ailleurs ou au p'Tit véLo.
  • Pourquoi certaines femmes rencontrent des difficultés au p'Tit véLo:
  • parce que beaucoup de femmes ont peu confiance en leur capacité à faire, de part leur éducation.
  • parce que beaucoup de femmes doutent de leur geste même après avoir appris plusieurs fois.
  • parce que beaucoup de femmes n'arrivent pas à prendre confiance dans un environnement masculin.
  • Lors de ces réunions, d'autres rapports de domination ont été mis à jour : envers les débutant-e-s qui ressentent des difficultés à s'intégrer face aux personnes plus expertes qu'elles, ou encore le fait d'être nouvel-le adhérent-e par rapport aux "ancien-ne-s", de n'être pas ou peu bénévole par rapport aux plus présent-e-s.
  • Il faut également rester vigilant-e vis à vis des personnes racisé-e-s, peu présent-e-s dans les ateliers. Des ateliers de réflexion pourraient être mis en place pour traiter de ces questions.

La suite

De ces réunions sont nées plusieurs propositions à mettre en place au sein des ateliers. Ont déja été mis en place :

  • permanence limitée par rapport à la pédagogie et à l'accueil
  • affiches à mettre dans l'atelier: Fichier:Affiche sexisme v2.pdf
  • féminisation du langage (à surveiller).


Pistes pour la suite :

  • Redonner à la pédagogie une place centrale et s'en donner les moyens.
  • Permanences encadrées par des bénévoles de sexe féminin, l'accès est réservé aux adhérentes.
  • Permanences encadrées par des bénévoles de sexe féminin, ouvertes aux adhérents et adhérentes.
  • Réagir aux propos sexistes, être solidaire de la victime.
  • Analyse des pratiques : revenir sur les expériences au cours des réunions ateliers ou auprès des adhérent-e-s par exemple.

Concernant l'expérimentation de permanences réservées aux femmes pour l'été :

  • 3 dates on été proposée en juillet par sondage en ligne.
  • Annonce sur le site internet avec texte sur l’intérêt de la non mixité.
  • On fait un bilan en septembre auprès du CA pour poursuivre ces permanences 1 à 2 fois par mois (piste pour réaliser une vidéo).
  • Communication mise en avant sur les intérêts de la non mixité a partir de septembre : affichage / accueil

Opinions et arguments divers

  • Si tu multiplies les cadres tu permets à plus de personnes d'être inclues dans l'asso.
  • Le p'Tit véLo n'est pas un îlot isolé qui peut prétendre s'être affranchit du sexisme ambiant.
  • Si vous voulez proposer une véritable alternative au système convenu, rapport au travail, à la hiérarchie, à la prise de pouvoir, permettez aussi aux femmes de prendre leur place.
  • Être un atelier vélo se revendiquant alternatif implique une remise en question continuelle de nos comportements et de nos positions idéologiques.
  • Ne vous offusquez pas à l'idée que l'un des 2 ateliers ne vous soit pas ouvert occasionnellement, pour certaines, c'est chaque permanence qui est inaccessible.
  • Si des personnes demandent la non-mixité c'est qu'elles en ressentent le besoin et si vous n'en comprenez pas les raisons, acceptez simplement leur demande en faisant confiance dans la bienveillance de leur requête.
  • La non-mixité n'est pas excluante pour les hommes mais bien incluante pour les femmes.
  • La non-mixité choisie est différente de la non-mixité subie

Propagande graphique

Lady's Night de la Cyclofficine de Paris

Tous les 3ème mercredis du mois à partir de 19h, l'atelier de la rue P. Bonnard est non mixte ! Et ce depuis le mois de juillet 2013. Si cette décision relevait d'une volonté de l'association d'expérimenter la non-mixité, elle a rencontré un véritable succès à sa première occurrence.

Bilan de la première Lady's Night de la Cyclo de Paris

Ce fût un beau et bon moment pour l'asso. On a vu pas mal de monde : plus de 20 personnes avec les animatrices de l'atelier et sans doute plus si certaines n'ont pas laissé leur nom.

Nous retenons quelque chose de cette soirée ! :

  • La transition s'est faite sans problème, ça c'est cool,
  • L'ambiance de l'atelier, pour les habituées, était notablement différente,
  • Le principe de l'atelier non mixte est apprécié,
  • Toutes ne sont pas venues spécifiquement parce que l'atelier était non mixte,
  • Il y a un besoin d'ateliers en soirée, le CA de l'asso a d'ailleurs décidé d'étudier la question,
  • L'initiative, avec validation du CA, devient mensuelle ! Le prochain atelier non mixte aura lieu en septembre. A suivre sur le site internet.

Pour en faire le bilan, voici le livre d'or qui a été rempli :

Fichier:Cyclo Lady's night 1.pdf

Quelques outils

Groupes de discussion

En plus des témoignages, une FAQ existe. Elaborée par le collectif "A vélo Simone!", elle répond à beaucoup de questions telles que :

  • Sexisme et atelier ? Je vois pas le rapport ?
  • Mais la non-mixité, c'est de la ségrégation, c'est excluant, non ?

Fichier:FAQ.pdf

Sessions en non-mixité ou en mixité choisie

[2]

De nombreux ateliers animent de tels temps :

  • Le collectif "A vélo Simone!" a choisi d'appeler ce temps les "heures félines";
  • Paris : Les Manivelles à La Cyclofficine de Paris et L'atelier Vélorution Bastille;
  • Grenoble : L'atelier La Cyclique d'uN p'Tit véLo dAnS La Tête;
  • La Petite Rennes;
  • Pantin : Les mécanoEs du dimanche, collectif au sein de la Cyclofficine de Pantin;
  • Bordeaux : les Biclouves au sein de Récup'R;
  • Toulouse : le Labo Vélorution Toulouse;
  • Tours : les Roues libres
  • Rennes : ladies night à La petite Rennes
  • Ivry sur Seine : L'atelier Manivelle au sein de la Cyclofficine d'Ivry
  • Paris : atelier Fmmes-trans à L'atelier Vélorution Bastille
  • Strasbourg : la perm des Bouchères dans les locaux de Bret'selle
  • Nantes : l'Atelière dans les locaux de l'atelier de réparation coopérative de Chantenay

Ils sont nombreux les ateliers à le faire sans en parler ! Une formation à la mécanique de base en mixité choisie s'est même tenue cette année avec L'Heureux Cyclage à Saint Étienne.

Symétrisation du langage

Théorie

Quel est le problème? Le problème est que, en français, l’homme est considéré comme l’être humain par définition et la femme comme l’exception !

  • On apprend aux femmes qu’il est normal que le féminin soit inclus dans le masculin; c’est pour cela que les féministes parlent d’invisibilisation du féminin. Il s’agit apparemment d’une manière anodine de décrire le fonctionnement de la langue; ce serait oublier que la langue est un produit culturel et a donc une histoire.
  • Le terme "hommes" peut désigner un groupe d’êtres humains, quel que soit leur sexe; le terme "femmes" ne désigne que les êtres humains de sexe féminin. "Homme" peut donc avoir un sens spécifique (être humain de sexe masculin) et un sens générique (être humain tout court).
  • Les noms de métiers et de fonctions (il n'y a pas à préciser !)

Le lien entre invisibilisation (ou "omission") du féminin dans la langue et dans la société paraît évident.

Il faut donc féminiser la langue, c’est-à-dire mettre fin à l’invisibilité du féminin !

En pratique

A l’écrit, au lieu d’employer le masculin universel, on peut aussi inclure délibérément le féminin dans le terme ou dans la phrase. Prenons l’exemple d’un email envoyé à un groupe d’ami-e-s : la solution "normale" serait de commencer en disant quelque chose comme "chers amis". Vous pouvez aussi employer une conjonction ou une virgule: "chères amies, chers amis" (avec le masculin en premier ça marche aussi, mais il faut bien varier un peu…). Il existe également plusieurs procédés permettant d’inclure féminin et masculin dans la graphie (l’écriture) d’un mot.

Les pronoms de 3ème personne peuvent aussi poser problème. Avec des pronoms démonstratifs, on peut facilement utiliser un "et": "celles et ceux". C’est beaucoup plus difficile avec des pronoms personnels: il et elle, ils et elles… On peut imaginer des solutions comme celleux ou ielles ou encore illes.

Il reste évidemment la possibilité (assez rare malheureusement) d’employer des noms et adjectifs épicènes (ne distinguant pas le masculin et le féminin), comme enfant, collègue, artiste, brave, magnifique… Ne reste plus qu’à féminiser le déterminant, si besoin est. C’est cette solution qui est recommandée par le gouvernement québécois

Ça nous inspire !

Histoire des genres à vélo

Texte de Cicliatrico sur l'urbain et le genre.

On n'invente rien !

Ateliers coopain-ine-s

Vidéos et documentaires

  • Dudey Free Zone : des témoignages
  • Feminist frequency, d'Anita Sarkeesian, une féministe étasunienne qui produit des vidéos en anglais mais on peut mettre des sous-titres (toute la série sur les jeux vidéo est super, Anita Sarkeesian est vraiment une fan de jeux vidéo et souligne des problèmes récurrents dans la construction des personnages masculins et féminins...) :

Sites & Articles

Livres

  • Féminin, Masculin, de Michèle Ferrand (court, synthétique)
  • Introduction aux études sur le genre, de Laure Bereni, Sébastien Chauvin, Alexandre Jaunait, Anne Revillard (plus complet, très pédagogique, voire un peu scolaire...)
  • Genre, l'essentiel pour comprendre, ouvrage collectif (fiches de définitions et résumés des grandes thématiques)

BD

Références

  1. Article sur Reporterre: http://reporterre.net/Les-ateliers-velo-antisexistes-roulent-de-mieux-en-mieux
  2. À ce propos et non spécifique aux ateliers vélos, lire l'article suivant: http://lmsi.net/La-non-mixite-une-necessite