Port du casque : Différence entre versions

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En cas de forte chute, un casque de vélo peut préserver la santé voire même sauver la vie. C'est pourquoi de nombreux cyclistes préfèrent se protéger la tête en portant un casque. En Allemagne, l’obligation de port du casque fait l’objet de nombreuses discussions ; jusqu’à présent, elle n´est pas en vigueur.
 
En cas de forte chute, un casque de vélo peut préserver la santé voire même sauver la vie. C'est pourquoi de nombreux cyclistes préfèrent se protéger la tête en portant un casque. En Allemagne, l’obligation de port du casque fait l’objet de nombreuses discussions ; jusqu’à présent, elle n´est pas en vigueur.
  
Cela et peut être lié au fait que porter un casque n´a pas que des effets positifs. Ainsi par exemple, les automobilistes se comporteraient parfois de manière plus impitoyable envers les cyclistes portant un casque, les estimant moins vulnérables. De plus, les cyclistes casqués prennent parfois plus de risque. Les spécialistes parlent de « compensation du risque ».  
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Cela est peut être lié au fait que porter un casque n´a pas que des effets positifs. Ainsi par exemple, les automobilistes se comporteraient parfois de manière plus impitoyable envers les cyclistes portant un casque, les estimant moins vulnérables. De plus, les cyclistes casqués prennent parfois plus de risque. Les spécialistes parlent de « compensation du risque ».  
  
 
Des chercheurs allemands et canadiens ont mis au point une intéressante étude qui suggère qu'un casque de cycliste pourrait modifier le niveau de prise de risque, même lorsqu'il et porté lors d´autres activités autres que le cyclisme.  Dans la revue " Psychophysiology", une équipe de recherche de l'Université de Jena dirigée par la psychologue Barbara Schmidt décrit des expériences menées sur 40 sujets auxquels on a demandé de jouer à un jeu de cartes sur un ordinateur. Il s´agissait de choisir entre une variante à risque et une variante à faible risque.
 
Des chercheurs allemands et canadiens ont mis au point une intéressante étude qui suggère qu'un casque de cycliste pourrait modifier le niveau de prise de risque, même lorsqu'il et porté lors d´autres activités autres que le cyclisme.  Dans la revue " Psychophysiology", une équipe de recherche de l'Université de Jena dirigée par la psychologue Barbara Schmidt décrit des expériences menées sur 40 sujets auxquels on a demandé de jouer à un jeu de cartes sur un ordinateur. Il s´agissait de choisir entre une variante à risque et une variante à faible risque.
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Selon l'étude parue : Wearing a bike helmet leads to less cognitive control, revealed by lower frontal midline theta power and risk indifference<ref>https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/psyp.13458</ref>
 
Selon l'étude parue : Wearing a bike helmet leads to less cognitive control, revealed by lower frontal midline theta power and risk indifference<ref>https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/psyp.13458</ref>
  
'''Une balance bénéfices-risques très négative'''
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===== Une déshumanisation du cycliste =====
L’efficacité du casque de vélo pour réduire la gravité des traumatismes crâniens en cas de chute sur la tête a amplement été démontrée. Cependant, le rapprochement des données des Bulletins d’Analyse des Accidents Corporels de la circulation routière (BAAC) avec celles publiées par l’ONISR sur le port du casque en agglomération montre que, en moyenne sur 4 ans (2016-2019), à l’échelle nationale, la fréquence d’accident mortels en agglomération a été 3 fois plus élevée chez les cyclistes portant un casque que chez les cyclistes non casqués.  
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Ce résultat paradoxal pourrait s’expliquer en partie par une corrélation entre la fréquence du port du casque et des conduites à risques chez certaines catégories de cyclistes, en particulier les cyclistes sportifs et les cyclistes inexpérimentés. Cependant, cette corrélation probable ne pourrait pas expliquer à elle seule une sur-fréquence d’accidents d’une telle ampleur.
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Dans la revue The Conversation est paru un article en 2023 intitulé : "Safety vests and helmets make cyclists look ‘less human’ to other road users"<ref>https://theconversation.com/safety-vests-and-helmets-make-cyclists-look-less-human-to-other-road-users-207413</ref>. Celui-ci fait référence à un article scientifique lui-même intitulé "The effect of safety attire on perceptions of cyclist dehumanisation"<ref>https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1369847823001018</ref> paru dans un journal scientifique. L'étude montre que les cyclistes portant des casques ou des gilets de sécurité sont plus susceptibles d'être perçus comme «moins humains» que ceux qui ne portent pas de matériel de sécurité. Environ 30 % des personnes interrogées ont également estimé que les cyclistes étaient moins qu'inhumains. L'article fait ensuite le lien avec les comportements dangereux que cette déshumanisation peut engendrer et en conclu que la solution ne peut être de blâmer les cyclistes de ne pas être assez vu où protéger, mais plutôt de prioriser les êtres humains sur les voitures.
L’analyse de la littérature scientifique récente permet d’identifier une hypothèse complémentaire : un phénomène inconscient d’indifférence au risque lié à la présence d’un casque sur la tête, mis en évidence par des travaux récents de psychophysiologie (B Schmidt et al 2019). Ce phénomène pourrait induire une atténuation de la vigilance, concernant a priori toutes les catégories de cyclistes et pouvant se superposer au phénomène précédent.  
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===== Une balance bénéfices-risques très négative =====
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L’efficacité du casque de vélo pour réduire la gravité des traumatismes crâniens en cas de chute sur la tête a amplement été démontrée. Cependant, le rapprochement des données des Bulletins d’Analyse des Accidents Corporels de la circulation routière (BAAC) avec celles publiées par l’ONISR sur le port du casque en agglomération montre que, en moyenne sur 4 ans (2016-2019), à l’échelle nationale, la fréquence d’accidents mortels en agglomération a été 3 fois plus élevée chez les cyclistes portant un casque que chez les cyclistes non casqués.  
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A l’échelle nationale, toutes catégories de cyclistes confondues, la balance bénéfices-risques liée au port du casque à vélo apparait ainsi très négative.
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Ce résultat paradoxal pourrait s’expliquer d'une part une corrélation entre la fréquence du port du casque et des conduites à risques chez certaines catégories de cyclistes, en particulier les cyclistes sportifs et les cyclistes inexpérimentés. Cependant, cette corrélation ne pourrait pas expliquer à elle seule une sur-fréquence d’accidents d’une telle ampleur. Le phénomène inconscient d’indifférence au risque lié à la présence d’un casque sur la tête, mis en évidence par les travaux de psychophysiologie de B Schmidt et al 2019 évoqués plus haut, pourrait induire une atténuation de la vigilance et concerner a priori toutes les catégories de cyclistes. Il pourrait expliquer pour partie la sur-accidentalité des cyclistes casqués et pourrait se superposer au phénomène précédent.  
 
Les conséquences négatives de ces phénomènes pourraient avoir été amplifiées en France par le contenu des campagnes de communication nationales sur le port du casque, présenté comme essentiel, au détriment des messages sur la prévention des accidents.  
 
Les conséquences négatives de ces phénomènes pourraient avoir été amplifiées en France par le contenu des campagnes de communication nationales sur le port du casque, présenté comme essentiel, au détriment des messages sur la prévention des accidents.  
A l’échelle nationale, toutes catégories de cyclistes confondues, la balance bénéfices-risques liée au port du casque à vélo parait ainsi très négative.
 
  
Pour plus de détails, voir le support de présentation d’une communication faite lors des 3èmes Rencontres Francophones Transport Mobilité organisées par l’Université Gustave Eiffel en juin 2021  
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Pour plus de détails, voir le support de présentation d’une communication faite lors des 3èmes Rencontres Francophones Transport Mobilité organisées par l’Université Gustave Eiffel en juin 2021 : [[Fichier:RFTM_juin_2021_Surmortalite_cyclistes-casques_v2.pdf|Présentation RFTM juin 2021]]
[[Média:RFTM juin 2021 Surmortalite cyclistes-casques.pdf|RFTM juin 2021 Surmortalite cyclistes-casques.pdf]]
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et un article détaillé sur l’analyse des données et de la littérature scientifique :
et un article détaillé sur l’analyse des données et de la littérature scientifique
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[[Fichier:Surmortalité port du casque VF2 juin 2021.pdf|vignette]]
[[Média:Surmortalité port du casque VF juin 2021.pdf |Surmortalité port du casque VF juin 2021.pdf]]
 
  
 
=Pour aller plus loin=
 
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[[Catégorie:Code de la route]]
 
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[[Catégorie:Science]]
 
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Version actuelle datée du 1 février 2024 à 10:10

Le port du casque en France est obligatoire seulement pour les enfants de moins de 12 ans depuis le 22 mars 2017 (article R431-1-3 du code de la route[1]).

A noter qu'il est obligatoire même si l'enfant de moins de 12 ans est passager (siège enfant ou remorque).


La question sous le titre "le casque, obligation du port ? Objet de moquerie ?" a été débattue sur le forum velotaf, tout au long de 294 pages : http://forum.velotaf.com/topic/151-le-casque-obligation-du-port-sujet-de-moquerie/page__st__5860

Cet article détaille les arguments pour et contre le port du casque.

Pour

Contre

  • Travail néerlandais de 2015 déconstruit [2] les études cas / Contrôle d'évaluation du casque en partant des hospitalisés. [3] [4]
  • Le fait de porter un casque inciterait les conducteurs d'automobiles à frôler d'avantage les cyclistes [5]
  • Imposer le port du casque aux cyclistes décourage la pratique du vélo et devrait avant tout être imposé aux conducteurs d'automobile pour sauver 17 fois plus de personnes[6] (à noter : il s'agit d'un argument contre l'obligation du port du casque, mais pas contre le port du casque en tant que tel).
  • Le cycliste qui porte un casque est plus enclin à prendre des risques (Spiegel) 15/08/2019 (traduction Daniel F.) :

De nombreux cyclistes utilisent un casque, pensant ainsi améliorer leur sécurité. Pourtant, cette protection peut les inciter à prendre davantage de risques même lorsqu´ils ne sont pas sur un vélo !

En cas de forte chute, un casque de vélo peut préserver la santé voire même sauver la vie. C'est pourquoi de nombreux cyclistes préfèrent se protéger la tête en portant un casque. En Allemagne, l’obligation de port du casque fait l’objet de nombreuses discussions ; jusqu’à présent, elle n´est pas en vigueur.

Cela est peut être lié au fait que porter un casque n´a pas que des effets positifs. Ainsi par exemple, les automobilistes se comporteraient parfois de manière plus impitoyable envers les cyclistes portant un casque, les estimant moins vulnérables. De plus, les cyclistes casqués prennent parfois plus de risque. Les spécialistes parlent de « compensation du risque ».

Des chercheurs allemands et canadiens ont mis au point une intéressante étude qui suggère qu'un casque de cycliste pourrait modifier le niveau de prise de risque, même lorsqu'il et porté lors d´autres activités autres que le cyclisme. Dans la revue " Psychophysiology", une équipe de recherche de l'Université de Jena dirigée par la psychologue Barbara Schmidt décrit des expériences menées sur 40 sujets auxquels on a demandé de jouer à un jeu de cartes sur un ordinateur. Il s´agissait de choisir entre une variante à risque et une variante à faible risque.

Les chercheurs ont demandé à la moitié des sujets de porter un casque sous le prétexte de mesurer les mouvements oculaires lors de l´expérience. Les ondes cérébrales des sujets ont également été mesurées par électroencéphalographie. Il en ressort que l'activité cérébrale, qui caractérise l´arbitrage lors des processus décisionnels, était beaucoup moins prononcée chez les porteurs de casque que chez les sujets sans casque.

Un sentiment de sécurité

Les sujets des deux groupes présentaient un niveau préalable d´anxiété comparable, ont indiqué les chercheurs. Par conséquent, l'effet trouvé n'est dû à un biais dans la composition des groupes. "Cela signifie que le casque influence clairement la prise de décision dans une situation de risque" conclut la chercheuse Barbara Schmidt. De toute évidence, les sujets associent le sentiment de sécurité au port du casque.

Des études antérieures avaient déjà suggéré que les porteurs de casque seraient plus enclins à prendre des risques avec ou sans vélo. Cette nouvelle étude fournit une explication possible: selon les chercheurs, le contrôle cognitif, c´est à dire le mécanisme en jeu lors de l´évaluation du risque, est moins prononcé lorsque le sujet porte un casque.

Selon l'étude parue : Wearing a bike helmet leads to less cognitive control, revealed by lower frontal midline theta power and risk indifference[7]

Une déshumanisation du cycliste

Dans la revue The Conversation est paru un article en 2023 intitulé : "Safety vests and helmets make cyclists look ‘less human’ to other road users"[8]. Celui-ci fait référence à un article scientifique lui-même intitulé "The effect of safety attire on perceptions of cyclist dehumanisation"[9] paru dans un journal scientifique. L'étude montre que les cyclistes portant des casques ou des gilets de sécurité sont plus susceptibles d'être perçus comme «moins humains» que ceux qui ne portent pas de matériel de sécurité. Environ 30 % des personnes interrogées ont également estimé que les cyclistes étaient moins qu'inhumains. L'article fait ensuite le lien avec les comportements dangereux que cette déshumanisation peut engendrer et en conclu que la solution ne peut être de blâmer les cyclistes de ne pas être assez vu où protéger, mais plutôt de prioriser les êtres humains sur les voitures.

Une balance bénéfices-risques très négative

L’efficacité du casque de vélo pour réduire la gravité des traumatismes crâniens en cas de chute sur la tête a amplement été démontrée. Cependant, le rapprochement des données des Bulletins d’Analyse des Accidents Corporels de la circulation routière (BAAC) avec celles publiées par l’ONISR sur le port du casque en agglomération montre que, en moyenne sur 4 ans (2016-2019), à l’échelle nationale, la fréquence d’accidents mortels en agglomération a été 3 fois plus élevée chez les cyclistes portant un casque que chez les cyclistes non casqués. A l’échelle nationale, toutes catégories de cyclistes confondues, la balance bénéfices-risques liée au port du casque à vélo apparait ainsi très négative.

Ce résultat paradoxal pourrait s’expliquer d'une part une corrélation entre la fréquence du port du casque et des conduites à risques chez certaines catégories de cyclistes, en particulier les cyclistes sportifs et les cyclistes inexpérimentés. Cependant, cette corrélation ne pourrait pas expliquer à elle seule une sur-fréquence d’accidents d’une telle ampleur. Le phénomène inconscient d’indifférence au risque lié à la présence d’un casque sur la tête, mis en évidence par les travaux de psychophysiologie de B Schmidt et al 2019 évoqués plus haut, pourrait induire une atténuation de la vigilance et concerner a priori toutes les catégories de cyclistes. Il pourrait expliquer pour partie la sur-accidentalité des cyclistes casqués et pourrait se superposer au phénomène précédent. Les conséquences négatives de ces phénomènes pourraient avoir été amplifiées en France par le contenu des campagnes de communication nationales sur le port du casque, présenté comme essentiel, au détriment des messages sur la prévention des accidents.

Pour plus de détails, voir le support de présentation d’une communication faite lors des 3èmes Rencontres Francophones Transport Mobilité organisées par l’Université Gustave Eiffel en juin 2021 : Fichier:RFTM juin 2021 Surmortalite cyclistes-casques v2.pdf et un article détaillé sur l’analyse des données et de la littérature scientifique : Fichier:Surmortalité port du casque VF2 juin 2021.pdf

Pour aller plus loin

Références