Routage interne : Différence entre versions

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==== Dérailleur avant ====
 
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* Sur les premières tiges de selle télescopique, le mécanisme déclencheur se trouvait sur le haut de la partie large de la tige. Le routage du câble et de la gaine passait alors par le tube supérieur, en externe ou en interne.
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* Sur les tiges plus récentes, le mécanisme se trouve à l’extrémité basse de la tige. Le câble et la gaine passent donc dans le tube diagonal, puis sous le pédalier ou au-dessus du moteur avant de passer par le tube de selle pour rejoindre la tige de selle. L’angle est serré et la gaine coince souvent à cet endroit là, surtout sur certains VAE selon le type de géométrie de suspension arrière. Pour un simple remplacement, il suffit en général de faire pivoter le moteur de quelques centimètres et de jouer sur la suspension. Pour un montage à zéro, on devra parfois démonter le moteur ou l’amortisseur. On aura aussi tout intérêt à multiplier le nombre de passes en montant par exemple d’abord le câble seul à l’envers, puis enfiler la gaine en utilisant le câble comme guide, puis remonter le câble dans l’autre sens avant de raccourcir la gaine. On utilisera d’ailleurs la tête du câble comme appui pour déplacer la gaine dans un sens ou dans l’autre lors de cette dernière opération.
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* Sur certaines tiges télescopiques récentes, la transmission par câble a été remplacée par une transmission hydraulique. Un luxe plutôt inutile rendant le routage encore plus délicat puisqu’en utilisant un câble comme guide on risquerait d’abîmer la durite. On devrait alors utiliser un tire-câble avec le risque qu’il se détache lors du passage délicat du boîtier de pédalier.
 
=== Routages électriques ===
 
=== Routages électriques ===
Les routages électriques, ou plutôt électroniques, fonctionnent à peu près tous sur le même principe : tous les dispositifs passent par une unité centrale appelée '''contrôleur'''. Ces dispositifs peuvent être :
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Les routages électriques, ou plutôt électroniques, fonctionnent à peu près tous sur le même principe : tous les dispositifs passent par une unité centrale appelée '''contrôleur''', qui joue le rôle de cerveau électronique de tout le système. Les autres dispositifs peuvent être :
 
* Une ou plusieurs '''batteries'''.
 
* Une ou plusieurs '''batteries'''.
 
* Le mécanisme concerné : moteur de VAE, phare, dérailleur, suspension, boîtier de contrôle ABS, etc. En général, le contrôleur est intégré ou à proximité de ce mécanisme. À l’exception toutefois des moteurs montés sur la roue, où l’on trouvera plutôt le contrôleur à proximité de la batterie.
 
* Le mécanisme concerné : moteur de VAE, phare, dérailleur, suspension, boîtier de contrôle ABS, etc. En général, le contrôleur est intégré ou à proximité de ce mécanisme. À l’exception toutefois des moteurs montés sur la roue, où l’on trouvera plutôt le contrôleur à proximité de la batterie.
 
* Des '''capteurs''' externes. Le contrôleur comporte ces propres capteurs. Mais il faut en général rajouter d’autres capteurs externes. Les capteurs externes les plus courant sont :
 
* Des '''capteurs''' externes. Le contrôleur comporte ces propres capteurs. Mais il faut en général rajouter d’autres capteurs externes. Les capteurs externes les plus courant sont :
** Le capteur de roue. Il existe pas mal de capteurs de roue, ils fonctionnent tous sur le même principe que le compteur de vélo classique : un aimant est placé sur la roue et le capteur est posé en face sur un des tubes du cadre. Le capteur de roue le plus courant fonctionne avec un aimant fixé sur un des rayons avec un capteur placé sur la base ou le fourreau gauche du vélo. On rencontre aussi des aimants montés sur disque avec un capteur fixé vers la patte gauche de fixation de la roue ou monté sur le support de fixation de l’étrier de frein. Enfin, il existe aussi des aimants montés sur la jante, autour de la valve du pneu ou de la chambre à air avec un capteur intégré pédalier.
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** Le capteur de roue. Il existe pas mal de capteurs de roue différents, mais ils fonctionnent tous sur le même principe que le compteur de vélo classique : un aimant est placé sur la roue et le capteur est posé en face sur un des tubes du cadre. Le capteur de roue le plus courant fonctionne avec un aimant fixé sur un des rayons avec un capteur placé sur la base ou le fourreau gauche du vélo. On rencontre aussi des aimants montés sur disque avec un capteur fixé vers la patte gauche de fixation de la roue ou monté sur le support de fixation de l’étrier de frein. Enfin, il existe aussi des aimants montés sur la jante, autour de la valve du pneu ou de la chambre à air avec un capteur intégré au pédalier.
 
** Les capteurs de pédalage. Intégrés au moteur lorsque ceux-ci sont monté sur le pédalier, ils sont externes pour les moteur-roues. On distinguera deux types de capteurs :
 
** Les capteurs de pédalage. Intégrés au moteur lorsque ceux-ci sont monté sur le pédalier, ils sont externes pour les moteur-roues. On distinguera deux types de capteurs :
 
*** Le capteur de pédalage proprement dit qui ne détecte que la fréquence de pédalage est en général monté à l’extérieur du boîtier de pédalier entre celui-ci et la manivelle gauche.  
 
*** Le capteur de pédalage proprement dit qui ne détecte que la fréquence de pédalage est en général monté à l’extérieur du boîtier de pédalier entre celui-ci et la manivelle gauche.  
 
*** Le capteur de couple qui détecte aussi la force appliqué au pédalage est intégré au boîtier de pédalier.
 
*** Le capteur de couple qui détecte aussi la force appliqué au pédalage est intégré au boîtier de pédalier.
* Une '''unité de commande''' et un dispositif d’'''affichage'''. En général le dispositif d’affichage est monté sur la potence et l’unité de commande sur la partie gauche du cintre. Ils sont parfois intégrés dans une même unité. Sur les vélos de route, ces dispositifs sont souvent montés vers l’avant sur le tube supérieur du cadre.
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* Une '''unité de commande''' et un dispositif d’'''affichage'''. En général le dispositif d’affichage est monté sur la potence et l’unité de commande sur la partie gauche du cintre. Ils sont parfois intégrés dans une même unité. Sur les vélos de route, ces dispositifs sont souvent montés vers l’avant du tube supérieur du cadre.
 
==== Éclairage ====
 
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==== Dérailleur électronique ====
 
==== Dérailleur électronique ====

Version du 12 juin 2024 à 19:36

Description

Sur les vélos, certains mécanismes situés à des endroits différents du cadre doivent être reliés entre eux par un dispositif de raccordement. Il s’agit le plus souvent de raccorder une manette de commande située sur le guidon à un mécanisme comme un frein ou un dérailleur. Le dispositif de raccordement peut être un câble Bowden, une durite, un simple fil ou un faisceau de fils électriques. Pour aérer le texte, on utilisera par le suite le terme câble pour désigner tout dispositif de raccordement de ce genre.

Sur les vélos modernes, ces câbles passent de plus en plus à l’intérieur du cadre ou d’un composant du vélo. Leur montage ou leur remplacement devient alors plus complexe et peut même sembler impossible si l’on ne connaît pas certaines techniques de routage. Avant tout, il y a une règle générale qui doit toujours être appliquée :

Ne jamais enlever un câble passant à l’intérieur du cadre si on ne sait pas comment monter le nouveau.

Autre conseil utile : prévoir toujours de la marge s’il faut couper le câble avant de l’enfiler dans le cadre. On rencontre souvent des obstacles imprévus qui doivent être contournés. Rajouter aussi systématiquement 5 cm à tout câble d’origine, les fabricants font des économies sur la longueur des câbles et les taillent toujours très courts, parfois même trop courts.

Variantes

On peut distinguer quatre familles de routage :

  • Routage intégré : les câbles passent à l’intérieur du cadre et du guidon (la potence et le cintre). Le plus connu est le système FSA  : les câbles partant de la fourche passent par son pivot alors que les autres passent par le jeu de direction avant de passer sous la potence puis dans le cintre. Plus aucun câblage n’est apparent. On rencontre ce système sur certains vélos de route lorsque l’aérodynamisme est primordial. Inconvénient majeur : changer le jeu de direction devient très fastidieux. Il faut tout débrancher les câbles du guidon, refaire le routage avant, purger les circuits hydraulique, etc. On en profitera alors pour mettre un jeu de direction plus durable, en acier donc.
  • Routage semi-intégré : les câbles passent par le cadre, sortent du jeu de direction et passent sous la potence. Sur le système Acros, par exemple, la partie supérieure du jeu de direction est surdimensionnée pour pouvoir passer les câbles entre le tube de direction et le pivot de fourche. Sur le guidon, le câblage reste externe mais peu apparent. On rencontre ce système sur la plupart des VAE comportant pas mal de câbles, fils et durites. Ce système à le même inconvénient que le système intégré : changer le jeu de direction devient très compliqué.
  • Routage direct : les câbles passent à l’intérieur du cadre puis sortent à proximité du tube de direction ou directement depuis celui-ci. Le câblage est en général croisé sur le tube de direction, c’est-à-dire que ceux allant vers la poignée gauche passent par la droite sur le cadre et vice-versa. Sur la plupart des vélos récents.
  • Routage externe : les câbles restent à l’extérieur du cadre. Ils se croisent en général sous le guidon devant le tube de direction. Mais le câblage était direct sur les vieux vélos, c’est-à-dire que ceux allant vers la poignée gauche passent par la gauche sur le cadre et réciproquement.

Anatomie

Types de câbles

  • Les câbles proprement dit sont fait de fils en acier torsadés, inox ou galvanisés. Ils sont fins, mais une des extrémités comporte une tête de câble plus grosse qui ne passera pas dans le cadre. On distinguera deux types de câbles :
    • La plupart des câbles ne transmettent qu’une commande, comme les câbles de dérailleur, de moyeu à vitesse, de tige de selle télescopique ou de blocage de suspension. Ils sont donc plutôt fins et leur section dépasse rarement 1,2 mm.
    • Les câbles pour frein par contre sont plus gros car ils doivent transmettre une puissance de freinage, leur section varie entre 1,5 et 1,6. Ils sont aussi plus rigides que les autres câbles.
  • Les gaines comportent en général trois couches[1] : une sous-gaine comportant un lubrifiant solide pour faciliter le coulissement du câble, une structure métallique torsadée ou parallèle à la gaine et une couche extérieure en plastique. Les gaines varient suivant le câble : les gaines pour frein sont donc plus grosses (5 mm de section) mais souvent plus souples que les autres gaines dont la section dépasse rarement 4mm. Les extrémités des gaines sont amovibles et il est donc possible de les enfiler dans le sens qu’on veut.
  • Les durites comportent elles aussi trois couches : une couche étanche contenant le liquide, une structure métallique et une couche externe en plastique. Leur section varie entre 5 et 5,5 mm. Elles ont donc une taille similaire à celle des gaines de frein, mais sont plus fragiles à l’intérieur comme à l’extérieur [2]. Chaque extrémité comporte un raccord qui peut être différent. Les durites sont en général coupées et raccordées en fin de montage côté manette, mais sont rarement démontables ni montables de l’autre côté. Comme pour les têtes de câbles, la taille du raccord impose donc souvent un sens de montage lorsqu’il faudra enfiler la durite dans un passage étroit.
  • Les fils électriques sont le plus souvent montés par faisceau et protégés par une couche en plastique souple, chaque fil de cuivre ayant eux-mêmes leur propre enveloppe isolante. Ils sont très souples, et leur section varie suivant la puissance exigée et le nombre de brins. Chaque extrémité comporte des cosses ou une broche de raccordement qui gêne considérablement le montage.

Obstacles

Parmi les obstacles qu’on peut rencontrer lorsqu’on enfile un câble, on trouve des chicanes où le câble doit suivre une trajectoire courbe. Les chicanes les plus courantes sont le complexe de direction (tube de direction et pivot de fourche, parfois jeu de direction, potence et cintre) et le boîtier de pédalier, surtout lorsqu’il est intégré avec un moteur. Sur les vélos tout suspendu, le passage sur le triangle arrière est particulièrement délicat. On peut aussi avoir des problèmes avec les batteries montés dans les tubes et il est toujours préférable de les enlever avant de remplacer les câbles. Les câbles passent rarement par le raccord de selle, à cause du tube de selle. Lorsque les câbles doivent passer par là; ils sortent en général du tube supérieur avant d’entrer à nouveau dans les haubans, à moins que les haubans ne soit reliés directement au tube supérieur. On peut rencontrer une configuration similaire sur les vélos de route notamment, où les câbles vont sortir du tube diagonal, contourner le boîtier de pédalier par le bas avant d’être à nouveau réintroduit dans les bases du triangle arrière.

On rencontre aussi pas mal de goulots d’étranglement où le câble doit passer par un passage plus étroit. Il peut s’agir de la sortie du câble vers l’extérieur du cadre, mais aussi du passage entre une portion large du cadre à un partie plus étroite, par exemple lorsque le câble passe dans une base du triangle arrière. Les cadres bien conçus pour du routage interne seront alors équipés de regards permettant de guider le câble dans les goulots d’étranglement internes.

Enfin il se peut que le câble soit coincé tout simplement. En général cela est dû à des passe-câbles de maintient. Certaines chicanes ou goulots d’étranglement peuvent aussi coincer le câble, lorsque la zone est trop encombrée (cas typique des câbles passant au-dessus des moteurs de pédalier) ou lorsque le câble doit suivre une courbe trop serrée (comme la gaine d’une tige de selle télescopique dans la boîte de pédalier lorsqu’elle doit passer du tube diagonal au tube de selle).

Complexe de direction

Les parties avant du vélo posent souvent problème, notamment lorsque le routage est intégré ou semi-intégré. Pour pouvoir accéder au tube de direction, il faut démonter le guidon et la fourche. Pour démonter la fourche, il faut d’abord désolidariser les composants câblés fixés sur la fourche, comme le frein avant ou le blocage de la fourche télescopique. En général, il suffit de dévisser les fixations rattachant ces pièces à la fourche, mais parfois, il est préférable de faire l’inverse et de démonter la manette du guidon. Puis démonter le guidon. Le problème c’est qu’il y a plein d’autres dispositifs câblés qui lui sont rattachés. Pour éviter de tout débrancher on va donc rajouter un support de guidon qui va maintenir le guidon démonté à proximité du tube de direction pendant toutes les opérations de routage. Un support professionnel existe mais il est difficile de s’en procurer et le support n’est pas toujours adapté à notre guidon. On peut s’en fabriquer un facilement avec un carton de type boîte à chaussure en taillant dedans des logements en U pour maintenir le guidon en place et en ficelant le carton sur l’angle antérieur du triangle avant pour le maintenir en place contre le tube de direction.

Pédalier sans moteur

En général, les câbles sortent alors du tube diagonal, passent sous la boîte du pédalier, avant d’entrer dans les bases. On pourra donc décomposer le routage en 2 étapes. Lorsque ce n’est pas le cas, on sera sans doute contraint de démonter le boîtier de pédalier pour mener à bien le routage interne du câble.

Pédalier avec moteur

Le plus souvent tous les câbles passent alors au dessus du moteur pour relier le triangle avant au tube de selle ou au triangle arrière. Comme la zone est très encombrée et comporte des goulots d’étranglement, les câbles sont souvent coincés à cet endroit là. Il n’est par contre que rarement nécessaire de démonter complètement le moteur. On se contentera de le faire pivoter pour décoincer la zone et éventuellement guider le câble à remplacer dans la bonne direction. Pour ce faire, il faut d’abord prévoir un support de moteur pour le maintenir sous le cadre, un tabouret d’atelier à hauteur réglable par exemple. Le moteur est en général maintenu par 3 vis traversantes (ou 3 paires de vis en vis-à-vis). On dévissera complètement les 2 vis (ou paire de vis) supérieures mais on ne dévissera qu’un tout petit peu la dernière vis (ou paire de vis, en général à l’arrière du moteur) pour que le moteur puisse pivoter. Ne pas hésiter à consulter la documentation du moteur, notamment pour savoir à quel couple serrer ces vis, une fois le montage terminé (entre 20 et 30 Nm).

Batterie interne

Les batteries internes sont un autre obstacle courant qu’on rencontre sur les VAE. On commencera donc par les démonter et voir comment tout ça est agencé. Globalement on a trois cas de figure :

  • Les câbles passent par un logement dédié intégré au cadre et non démontable. Démonter la batterie n’a pas servit à rien, puisque maintenant on sait qu’il faudra faire attention à bien entrer le câble correctement à l’entrée de ce couloir pour qu’il sorte du bon côté à l’autre bout.
  • Les câbles passent par un logement dédié montée sur le cadre. Il suffira alors de démonter la plaque qui cache les câbles pour mener à bien le routage dans cette partie là.
  • Les câbles passent le long de la batterie et sont maintenus par du scotch ou des passe-câbles de maintient. Il suffira alors de défaire tout ces supports qui maintiennent et coincent le câble qu’on souhaite remplacer.

Passe-câbles

Les passe-câbles forment d’autres obstacles courants. Ceux protégeant les entrées et sorties du tube du cadre des intempéries forment des goulots d’étranglement qui peuvent compliquer la sortie des câbles. Si on est sûr-e de pouvoir les remonter facilement, il est préférable de les démonter. Attention, certains passe-câbles peuvent s’avérer aussi compliqués à remonter que d’enfiler un câble. Certains passe-câbles qui maintiennent les câbles contre le cadre peuvent être suffisamment serrés pour empêcher leur bon coulissement. Il est donc souvent préférable de les desserrer ou de les démonter.

Regards

Les vélos conçus pour des routages internes sont souvent équipés de regards qui permettent de voir par où passent les câbles et de les guider dans la bonne direction à l’aide d’un crochet, un rayon de roue coudé par exemple. Ces regards sont protégés par des caches en caoutchouc ou en plastique souvent clipsés parfois vissés. Ne pas hésiter à démonter le capot de tous les regards concernés avant d’entamer le routage.

Techniques de routage

Toujours préférer les techniques qui utilisent le câble à remplacer pour mettre en place le nouveau : le guide, le tire-câble ou la queue-leu-leu. Les autres techniques (directe, le furet avec ou sans aimants) ne seront utilisées que lorsque malheureusement l’ancien câble a déjà été enlevé. Lorsqu’on utilise ces techniques, on est souvent contraint de réaliser le routage en plusieurs passes. Ne pas s’inquiéter du nombre de passes. Un routage en trois passes ou plus, lorsqu’elles sont sûres sera souvent plus rapide qu’un routage hasardeux à une seule passe.

Technique du guide

C’est la technique la plus fiable. Elle devrait toujours être employée pour les gaines et les câbles proprement-dit. Cela consiste à enfiler un guide à l’intérieur où à l’extérieur du câble à remplacer. Pour les gaines on prendra un câble de dérailleur et pour les câbles proprement dit on prendra un tube de câble. On pourra ensuite retirer le câble à remplacer tout en laissant le guide en place. Il suffira ensuite d’enfiler le nouveau câble dans ou autour du guide pour le mettre en place. Pour les gaines, si le câble-guide est assez long, on peut même simplifier l’opération en enfilant le câble-guide d'abord sur la nouvelle gaine puis dans celle à remplacer. En tirant sur le câble-guide, la tête de câble poussera la nouvelle gaine qui, en appui sur l’ancienne, poussera celle-ci. D’où l’intérêt de ranger un câble de dérailleur pour tandem avec les autres outils de routage. Cette technique n’est malheureusement pas recommandée sur les durites, les frottements du câble-guide dans la sous-gaine de la durite pouvant faire perdre à celle-ci son étanchéité.

Technique du tire-câble

Cette technique nécessite au moins deux passes. Relier dans un premier temps le tire-câble à l’ancien câble. Pousser le tire-câble tout en tirant sur l’ancien câble pour le remplacer par le tire-câble. Relier ensuite le tire-câble au nouveau câble. Pousser le nouveau câble tout en tirant sur le tire-câble pour le remplacer par le nouveau câble. Choisir un tire-câble suffisamment rigide pour qu’une poussée puisse avoir un effet. La réussite de cette technique dépend essentiellement du système de rattachement choisi pour relier le tire-câble avec l’ancien ou le nouveau câble. Si cette liaison n’est pas suffisamment fiable, l’élément tiré risque de se détacher à la première chicane ou goulot d’étranglement rencontrés. Le routage deviendra alors très compliqué à terminer.

Technique de la queue-leu-leu

Lorsqu’on ne dispose pas d’un guide-câble ou d’un tire-câble adéquat, il est toujours possible de rattacher l’ancien et le nouveau câble avec du scotch. On poussera ensuite sur le nouveau câble (s’il n’est pas trop souple) tout en tirant sur l’ancien pour mener à bien le routage. Cette technique fonctionne plutôt bien sur les gaines et les durites et ainsi que les fils électriques s’ils sont terminés par des broches ou des cosses, mais marche très mal sur les câbles proprement dit)..

Technique de l'enfilage direct

Quand l’ancien câble n’est plus là, on est souvent contraint d’essayer d’enfiler directement le nouveau câble. Cela marche parfois, notamment lorsque le fabriquant à prévu un couloir dédié pour le routage à l’intérieur de ses tubes. En général, il est préférable d’employer la technique du furet.

Technique du furet

Il ne s’agit pas d’utiliser un furet de plombier (même si cet outil pourrait parfois être la solution) mais d’utiliser un câble dont les propriétés lui permettront d’ouvrir plus facilement le chemin. Une fois mis en place, on utilisera le furet comme guide ou tire-câble pour enfiler le câble à installer. Il faut choisir un furet suffisamment fin pour passer facilement les goulots d’étranglement mais assez rigide pour ne pas se tasser en queue de cochon au premier obstacle. Pour passer les chicanes on fera pivoter le furet jusqu’à ce qu’il puisse aller dans la bonne direction. Faute d’outil dédié, un câble de frein fait un assez bon furet. Il est suffisamment fin pour passer les goulots étroits et suffisamment rigide pour aller là où on veut qu’il aille.

Technique du furet avec aimant

Là, on va utiliser un aimant pour guider le furet dans la bonne direction. Tout d’abord, il faut savoir qu’il n’est pas recommandé de guider un câble directement avec un aimant. L’acier des câbles proprement dit, des gaines et des durites est souvent en inox et n’est peu attiré par un aimant même puissant et le cuivre des fils électrique ne réagit pas du tout à l’aimant. Le mieux est de choisir un furet comportant un petit aimant fin à sa tête pour pouvoir ensuite le guider avec un autre aimant depuis l’extérieur du cadre. Après avoir repéré d’abord sur quels pôles les aimants seront attirés ou repoussés. Dans les cas complexes on peut aussi utiliser deux furets, chacun étant muni d’un aimant qui sera attiré par l’autre. On pourra ensuite guider chaque furet avec le gros aimant extérieur jusqu'à ce qu’ils se rejoignent à l’intérieur du cadre.

Outils

Éclairage

Un bon système d’éclairage comportant un endoscope[3] sera nécessaire pour voir par où passent le câble à remplacer, le furet, le tire-câble ou le nouveau câble.

Outils de routage

  • Un bon kit de routage[4] doit comporter plusieurs tire-câbles avec différents raccords (durite, Di2, gaine, câble), deux furets aimantés s’attirant l’un à l’autre et un aimant puissant pour guider les furets.
  • Pour monter les câbles proprement dit, on utilisera un tube de câble (cable liner) en rouleau. Les tubes de câbles sont utilisés pour protéger les portions à nu des câbles de frein ou de dérailleur. Ne pas prendre ceux en brins qui sont trop courts. Ne pas prendre non plus les tubes de câbles lubrifiés qui sont beaucoup plus chers et sont utilisés dans les guide-câbles.
  • Pour monter les gaines, on utilisera un câble de dérailleur, le plus long possible. Un câble pour tandem par exemple.
  • Un câble de frein peut être utile comme furet de base. Pour ne pas abîmer les cadres en carbone, on peut protéger son extrémité avec du scotch.

Supports

  • Support de guidon pour qu’il puisse rester à proximité du tube de direction après démontage de la fourche ou du guidon. On peut s’en fabriquer un facilement avec un carton de type boîte à chaussure en taillant dedans des logements en U pour maintenir le guidon en place et en ficelant le carton sur l’angle antérieur du triangle avant pour le maintenir en place contre le tube de direction.
  • Support de moteur pour maintenir celui-ci sous le cadre après démontage partiel ou total sans qu’il soit nécessaire de tout débrancher les câbles du moteur. Un tabouret d’atelier à hauteur réglable par exemple[5].

Autres outils

  • De quoi couper les câbles :
    • Une pince coupe-câble pour les gaines et les câbles proprement dit.
    • Un coupe-durite.
    • Une pince coupante de côté pour les fils électriques.
  • On peut avoir besoin d’un crochet pour manipuler un câble, un tire-câble ou un furet à travers un regard. Un rayon coudé de roue usagé, facilement déformable, fait un excellent crochet.
  • Un bon rouleau de scotch, du scotch électricien par exemple.
  • Un lubrifiant comme de la graisse pour roulement, peut aider pour faire passer un câble dans un passage étroit. Avant démontage, on peut aussi faire une marinade d’huile pour débloquer un câble coincé.

Routages courants

Routages mécaniques

Il s’agit de tous les routages non électriques donc mécaniques et hydrauliques.

Frein sur jante

Frein sur moyeu

Dérailleur arrière

Dérailleur avant

Tige de selle téléscopique

  • Sur les premières tiges de selle télescopique, le mécanisme déclencheur se trouvait sur le haut de la partie large de la tige. Le routage du câble et de la gaine passait alors par le tube supérieur, en externe ou en interne.
  • Sur les tiges plus récentes, le mécanisme se trouve à l’extrémité basse de la tige. Le câble et la gaine passent donc dans le tube diagonal, puis sous le pédalier ou au-dessus du moteur avant de passer par le tube de selle pour rejoindre la tige de selle. L’angle est serré et la gaine coince souvent à cet endroit là, surtout sur certains VAE selon le type de géométrie de suspension arrière. Pour un simple remplacement, il suffit en général de faire pivoter le moteur de quelques centimètres et de jouer sur la suspension. Pour un montage à zéro, on devra parfois démonter le moteur ou l’amortisseur. On aura aussi tout intérêt à multiplier le nombre de passes en montant par exemple d’abord le câble seul à l’envers, puis enfiler la gaine en utilisant le câble comme guide, puis remonter le câble dans l’autre sens avant de raccourcir la gaine. On utilisera d’ailleurs la tête du câble comme appui pour déplacer la gaine dans un sens ou dans l’autre lors de cette dernière opération.
  • Sur certaines tiges télescopiques récentes, la transmission par câble a été remplacée par une transmission hydraulique. Un luxe plutôt inutile rendant le routage encore plus délicat puisqu’en utilisant un câble comme guide on risquerait d’abîmer la durite. On devrait alors utiliser un tire-câble avec le risque qu’il se détache lors du passage délicat du boîtier de pédalier.

Routages électriques

Les routages électriques, ou plutôt électroniques, fonctionnent à peu près tous sur le même principe : tous les dispositifs passent par une unité centrale appelée contrôleur, qui joue le rôle de cerveau électronique de tout le système. Les autres dispositifs peuvent être :

  • Une ou plusieurs batteries.
  • Le mécanisme concerné : moteur de VAE, phare, dérailleur, suspension, boîtier de contrôle ABS, etc. En général, le contrôleur est intégré ou à proximité de ce mécanisme. À l’exception toutefois des moteurs montés sur la roue, où l’on trouvera plutôt le contrôleur à proximité de la batterie.
  • Des capteurs externes. Le contrôleur comporte ces propres capteurs. Mais il faut en général rajouter d’autres capteurs externes. Les capteurs externes les plus courant sont :
    • Le capteur de roue. Il existe pas mal de capteurs de roue différents, mais ils fonctionnent tous sur le même principe que le compteur de vélo classique : un aimant est placé sur la roue et le capteur est posé en face sur un des tubes du cadre. Le capteur de roue le plus courant fonctionne avec un aimant fixé sur un des rayons avec un capteur placé sur la base ou le fourreau gauche du vélo. On rencontre aussi des aimants montés sur disque avec un capteur fixé vers la patte gauche de fixation de la roue ou monté sur le support de fixation de l’étrier de frein. Enfin, il existe aussi des aimants montés sur la jante, autour de la valve du pneu ou de la chambre à air avec un capteur intégré au pédalier.
    • Les capteurs de pédalage. Intégrés au moteur lorsque ceux-ci sont monté sur le pédalier, ils sont externes pour les moteur-roues. On distinguera deux types de capteurs :
      • Le capteur de pédalage proprement dit qui ne détecte que la fréquence de pédalage est en général monté à l’extérieur du boîtier de pédalier entre celui-ci et la manivelle gauche.
      • Le capteur de couple qui détecte aussi la force appliqué au pédalage est intégré au boîtier de pédalier.
  • Une unité de commande et un dispositif d’affichage. En général le dispositif d’affichage est monté sur la potence et l’unité de commande sur la partie gauche du cintre. Ils sont parfois intégrés dans une même unité. Sur les vélos de route, ces dispositifs sont souvent montés vers l’avant du tube supérieur du cadre.

Éclairage

Dérailleur électronique

Motorisation VAE

Frein ABS

Suspension électronique

Réparations

Notes

  1. 2 couches pour les vieilles gaines dépourvues de sous-gaine et 4 couches pour les gaines incompressibles dont la structure métallique est renforcée par un filet de fibres d’aramide.
  2. La partie externe est toutefois beaucoup plus solide sur les durites aviation qui comportent une couche externe supplémentaire en acier.
  3. Par exemple, la lampe de poche Workers Friend de Led Lenser. C’est de loin, l’outil que j’utilise le plus en atelier. On peut le trouver ici Lampe de poche Workers Friend (consulté le 9 juin 2024).
  4. Par exemple, le kit Park Tool Internal cable routing kit IR-1.3 (consulté le 9 juin 2024).
  5. Par exemple le tabouret de Park Tool Rolling Shop Stool STL-2 (consulté le 9 juin 2024). C’est sans doute le support de moteur le plus utilisé dans les ateliers.