Récit
Bilan de l'atelier "raconter l'atelier" réalisé lors des rencontres entre salarié-es à Besançon.
Le but de l'atelier était de partager quelques réflexions sur le sujet du récit et du story telling.
Sommaire
- 1 Genèse
- 1.1 Les biais des témoignages
- 1.2 Une histoire, des histoires: du singulier au pluriel
- 1.3 Raconter pour lutter contre le "déni d'antériorité".
- 1.4 Raconter pour visibiliser
- 1.5 Raconter pour lutter contre les indicateurs quantitatifs
- 1.6 Raconter l'asso dans la newsletter
- 1.7 Quelques freins aux récits
- 1.8 Témoigner pour lutter contre l'air du temps.
- 1.9 Ouverture
Genèse
Lorsque j'étais étudiant en Sciences Humaines j'ai étudié les récits de vie en m'appuyant sur le récit de vie de mes grands-parents républicains espagnols, ces derniers n'avaient jamais parlé de leurs années espagnoles (avant-guerre, guerre civile, exil), en grande partie parce qu'on ne leur avait jamais demandé de témoigner, aussi parce que le moment n'était pas venu, enfin parce qu'ils s'imaginaient que leur histoire n'intéresserait personne.
Pour réaliser mon mémoire de recherche d'Histoire, je me suis appuyé sur toute une littérature : Mauss et Méta Mauss d'Art Spiegelman, L'écriture ou la vie de Jorge Semprun, Témoins de Jean Norton Cru, Si c'est un homme de Primo Levi...
Témoigner c'est raconter, c'est choisir dans sa mémoire des éléments qu'on considère dignes d'intérêts, intéressants de transmettre. Le témoignage est une sélection de souvenirs (parfois déformés), une réécriture, une réinterprétation. Il est également une nouvelle mise en forme (Les souvenirs n'arrivent pas dans l'ordre !). Pourquoi choisi-t-on de raconter ? Pour qui et pourquoi écrivons-nous un récit ? Avec quelle intention ? Quelles sont les choses qui se disent et se taisent ?
Les biais des témoignages
Quels sont les biais des témoignages ? Comment les éviter ? Un des biais courants est de produire le récit que les personnes veulent entendre (ça arrive quand la réponse est dans la question!) ... Un autre biais est d'écrire le passé avec le point de vue d'aujourd'hui (biais téléologique). Pour éviter ces biais on peut s'interroger : Comment aller au delà de l’anecdote? L'anecdote a un début et une chute, elle est raconté par quelqu'un qui connait la fin, qui fait converger les faits pour arriver à cette fin. De plus l'anecdote est souvent une histoire courte, simple et décontextualisée. Or dans la vie, il n'y a pas de début et de fin, beaucoup de choses se passent en même temps, les choses sont souvent plus complexes...
Il convient de se demander: "Mais à l'époque on pensait quoi ?"(Travail de recoupement pour enlever les anachronismes qui peuvent se déposer sur les souvenirs et les discréditer.
Il faut aussi éviter les "on" trop flous et généraux, pour se concentrer sur la personne qu'on interroge, lui demander d'utiliser le "Je".), "Quelles était l'air du temps (le climat politique et culturel) ?", "Quelles étaient les éléments de compréhension dont on disposait pour comprendre les événements ?"...
Analyser des récits de plusieurs époques permet de comprendre les ruptures et les continuités dans l'histoire, d'interroger les moments charnières, de percevoir des transformations dans les manières de penser et de faire...
La mémoire est comme une pelote de laine. Au début les personnes ont souvent peu de choses à dire, elles ne trouvent pas le bout de l'histoire. Elles se contentent de généralités... Puis au fil des entretiens, elles trouvent les bouts, l'histoire se déplie, chaque mot, chaque idée, chaque personnage, en amène d'autres avec lui. Pour cette raison c'est pas mal d'interroger les personnes plusieurs fois sur les mêmes sujets... Pour préciser, complexifier, développer... D'un entretien à l'autre les souvenirs reviennent...
Une histoire, des histoires: du singulier au pluriel
Que vivent/pensent les gens à l'atelier ? Comment chaque catégorie sociale se représente sa participation ? Est-ce que tous ces récits correspondent à ce qui racontent les rapports d'activités, les écrits militants (qui peuvent être prescriptifs, performatifs, hagiographiques...), les journaux spécialisés, les histoires qu'on se raconte en off entre nous??? Bref, que disent/pensent les personnes qui s'impliquent au quotidien dans les ateliers ? Comment se représentent-elles l'atelier, ce qu'elles font ? Et, comment les choses qu'elles font influent à leur tour leur vision du monde, leur manière de vivre, les transforment ?
Un des postulats est que chacun-e a une vue partielle et partiale de l'atelier (point de vue situé)... Personne ne voit jamais tout en même temps... Pour cette raison il est judicieux de recueillir une grande diversité de témoignages pour avoir un maximum de versions et de visions différentes... et ensuite il reste à chercher pourquoi il existe de tels écarts dans les représentations. Par exemple: comprendre pourquoi nous ne nous donnons pas la même importance aux mêmes événements? En même temps qu'on interroge, il est aussi assez pertinent d'observer (avec un petit carnet), car il existe également, souvent, des décalages entre ce qui est dit et ce qui est fait. Et, ces décalages racontent aussi des choses.
Souvent en raison de l'urgence qui règne dans les ateliers, du grand nombre de choses à faire, de l'envie de faire du concret (idée qu'à l'atelier "faire" prime et que "causer" est une perte de temps et même peut-être une nouvelle occasion de conflits), certaines personnes ont du mal à se représenter la diversité des idées qui co-existent dans les structures... Parce que peu de temps est donner à parler, à écouter, à raconter, à rassembler des récits (Combien d'entretiens individuels par an ? De vrais moments d'échanges ?) ...
Or sans récit, il peut y avoir un sentiment de perte de sens, d'éternel recommencement, de solitude (d'accélération)... Produire/écouter un récit permet d'observer que l'autre a entendu, compris, pris en compte... Le récit permet également d'ancrer nos actions dans une histoire, une histoire des alternatives... Il permet de faire collectif, car beaucoup des petites choses qui arrivent sont partagées dans d'autres ateliers... Le récit peut permettre de relativiser nos erreurs ("ça arrive à plein de monde")... Mettre en mots permet également de contempler la somme de toutes les petites choses que nous accomplissons et permettons, dire peut permettre de faire des bilans persos (réflexivité: se faire un retour), de gagner en confiance, de gagner en dignité (pour mieux percevoir et faire percevoir que derrière les chiffres des gens usent leur tête, leur corps, leur temps), de partager l'expérience avec d'autres qui ne viennent pas forcément à l'atelier (ami-es, familles, universitaires), de faire émerger de nouveaux sujets et de créer des passerelles avec d'autres engagements (L'écriture de récit a été un des outils de luttes de toutes les personnes invisibilisées: personnes colonisées, femmes, ouvrières...).
Le récit permet de parler/repenser sa réalité avec ses mots, de maîtriser son image. De ne pas se laisser raconter par d'autres.
Raconter pour lutter contre le "déni d'antériorité".
Le déni d'antériorité est un concept de Fanny Bugnon. Elle remarque que les femmes violentes sont toujours considérées comme des cas nouveaux (et pathologiques) or elles ont toujours existé (et à chaque fois, pourtant, on dit d'elles qu'elles sont nouvelles). Le déni d'antériorité c'est nier l'histoire, la continuité, c'est s'indigner à chaque fois comme si c'était nouveau et insupportable. C'est donc remettre à plus tard la reconnaissance. Les ateliers de vélos sont souvent traités comme des petits nouveaux par les collectivités, les partis de gauche, les écologistes, les médias, etc. Or non, la prise de conscience écologique et les utopies concrètes, par exemple "les mutuelles", "les athénées", "les maisons du peuple", "les bourses du travail", "Les cercles de Gascogne", "les écoles modernes", etc. existent, au moins, dès le XIXe! Dans les années 1960 les Provos promeuvent le vélo en libre service. Dans les années 1970 des Vélorutions sont organisées. Et, en 1980 se créent les premiers ateliers d'auto-réparation de vélos... Nos initiatives s'inscrivent dans cette histoire, elles ont fait leurs preuves, elles fonctionnent, elles s'appuient sur des traditions, des pratiques, des expériences... Il est possible, grâce aux récits de se transmettre les expériences et la légitimité...
Quelques questions intéressantes à se poser sont : Pourquoi cette histoire des alternatives n'émerge pas ? Pourquoi les partis de gauche ne s'y intéressent-ils pas davantage ? Qui gagne à cette invisibilité ?
Raconter pour visibiliser
"Loin des yeux, loin du cœur" Lorsque l'atelier est fermé, on peut croire qu'il est fermé et s'il est fermé on peut penser que les personnes ne travaillent pas ! Pendant les permanences, le travail c'est d'être disponible pour conseiller les personnes. Comment rendre compte de cette tâche ? (On peut même penser que si tout se passe bien il n'y a pas de travail... C'est quand ça ne marche pas qu'on se rend compte qu'il y a des personnes qui sont derrière et qui font ceci et cela). Maria dit : '"Les gens peuvent défendre une bibliothèque, ils savent à quoi elle sert. Pour défendre les bibliothécaires ce sera plus dur."'
Raconter pour lutter contre les indicateurs quantitatifs
Les personnes qui ne sont pas sur le terrain réclament souvent des indicateurs quantitatifs pour juger notre travail (collégiale, partenaires, financeurs, adhérents lors de l'AG). Mais comment rendre compte d'une ambiance avec de tels indicateurs ? Comment rendre compte d'une semaine particulière ? (Simon Cottin-Marx dit "Dans les assos les cas atypiques sont typiques", comment rendre compte de ça ?) De la spécificité de l'équipe ? Comment évaluer les activités avec des indicateurs qui ne nous correspondent pas, forgés par d'autres ?
James C. Scott décrit les biais des évaluations dans Zomia et Petit éloge de l'anarchisme. Il raconte l'histoire de personnes qui refusent de communiquer des infos pour ne pas se faire contrôler, pour rester libres... Or dans les associations il y a un éloge de la transparence... Alors, faut-il toujours communiquer les infos ? Et à qui ?
Michel Foucault parle lui aussi de l'aspect néo-colonial du langage dominant. Pour plaire aux militants et aux financeurs on se met à parler comme eux, à utiliser leurs mots... Et à force, par glissement, on se met à penser comme eux, à partager leur agenda et leurs lubies... Ainsi, peu à peu, il peut y avoir une confusion entre leurs urgences, leurs visions du monde et les nôtres... De plus en plus de chargé·es de projets/coordinateurices se mettent à parler comme des manageurs, des financeurs ou des publicitaires (certes ils sont un peu obligés !). Mais est-ce que les personnes qui s'investissent à la base de l'atelier se reconnaissent dans ce langage ? Que provoque cet étrange vocabulaire chez elles ? Quelle impression produit cette injonction à suivre le calendrier des dates institutionnelles ? (C'est le problème de la violence symbolique des interlocuteurices trop en surplomb).
Raconter l'asso dans la newsletter
La newsletter peut être un endroit pour que se rencontrent le grand calendrier institutionnel de l'association (La SERD, l'AG, etc.) et les petites anecdotes du quotidien (les joies, les anniversaires, les micro-problèmes, les trucs drôles, les copinages, etc.).
Howard Zinn (activiste contre la guerre au Vietnam, pour les Droits Civiques) est l'auteur de Une histoire populaire des Etats-Unis (Et de "En attendant Emma", mais c'est une autre histoire!) À chaque fois il prend le contre-pied de l'Histoire officielle étasunienne... Il raconte l'histoire de la découverte de Colomb du point de vue des amérindien·nes, celle du développement économique par les esclaves noir·es, celle de la conquête de l'Ouest par les engagé·es chinois·es qui durent poser les rails des trains... La production de récits pourrait permettre de donner la parole aux petites mains de la Vélorution... À celles et ceux qui ont trié les caisses de pièces détachées, préparé du café, apaisé des conflits, effectué tâches administratives, etc.
Quelques freins aux récits
1 - Se dire que tout a été dit.
2 - Se dire que ça n'intéresse personne (presque 1000 exemplaires de L'Atelier des miracles ont été vendus en un an, ce qui montre le contraire. Nos ateliers et ce qui s'y passe intéressent les gens ! Des éditeurs, des librairies, des bibliothèques, des universitaires, sont intéressé·es par le sujet... Foncez, écrivez !!!!!)).
3 - Se dire que ce que nous faisons n'est pas extraordinaire (Cf. Petit éloge de la médiocrité de Guillaume Meurice)... C'est les gens médiocres qui font tourner le monde et c'est la marge qui tient la page ! La télé est saturée de récit de gens géniaux, de monarques, d'héritier·es, de champion·nes, de milliardaires, de supers militant·es, qui ne disent rien d'extraordinaire... En laissant toute la place à ces récits individuels faussement exceptionnels on ne laisse pas de place aux gens ordinaires et aux gens qui ont su s'unir, malgré leurs défauts et leurs divergences, en collectifs... Les gens ordinaires, pas parfaits, sont la majorité... Pourquoi ne seraient-ils pas légitimes à parler ? Pourquoi sont-ils si inaudibles ? (Selon l'observatoire des inégalités: 65 % de ceux qui s’expriment à la télévision sont des cadres supérieurs, 2 % des ouvriers. Cette représentation, en complet décalage avec la composition de la société, construit une image déformée de la réalité sociale. https://www.inegalites.fr/Le-traitement-inegal-des-categories-sociales-a-la-television)
4 - Dans les assos on trouve souvent des personnes atteintes du syndrome de l'imposteur (elles prétendent qu'elles sont de passage, qu'elles n'ont pas vraiment le diplôme (ou pas celui qu'il faut), elles s'excusent de faire les choses à leur manière, elles prétextent qu'elles dépannent juste pour un moment...). Toutes ces personnes ne se sentent pas à l'aise pour témoigner, pas assez légitimes, elles ne se sentent pas représentatives (or comme dit David Graeber, dans La démocratie à la marge (C'est un tout petit livre), les assos sont des agrégats de minorités, donc personne n'est vraiment représentatif car s'y côtoient les farfelu·es, les personnes en situation de handicaps, les rêveur·ses, les révolutionnaires non aligné·es, des femmes, des féministes, des personnes LGBTQ+, des personnes étrangères (de plusieurs pays, pas tous-tes des mêmes catégories sociales...), des étudiant·es, des fauché·es, des voisin·es, des hippies, des punks, des retraité·es, des personnes exclues ailleurs)...
Beaucoup de personnes ne se sentent pas légitimes, et pourtant depuis des années elles font le travail et ça marche! Mais bien souvent elles ne se rendent pas compte du travail qu'elles fournissent car elles offrent quelques heures un jour de la semaine et sont donc privées de la vue d'ensemble. Alors le récit permet peut-être de faire les comptes et de se dire : "Aujourd'hui nous sommes deux bénévoles à l'atelier, mais deux autres sont aussi en ce moment en train de faire une animation à l'extérieur et une autre qui travaille de chez elle... et c'est comme ça toute la semaine... Donc, beaucoup de personnes offrent du temps à l'asso... Ce que nous offrons est loin d'être négligable !").
Auto-dévalorisation (suite) : Dans les ateliers on dit souvent : "Je bricole", "Je bidouille", "C'est à l'arrache", "Je viens donner un coup de main deux minutes"... Souvent les gens ont un peu honte d'improviser alors que tous les jours les spécialistes, les journalistes et les politiciens, eux, le font ! ("Pourquoi d'un côté se trouve la confiance et de l'autre l'hésitation et le doute ?")
4 - Ne pas témoigner au début car on ne se sent pas légitime... Et ne pas témoigner ensuite car on pense que c'est trop tard... Cf. La ferme des animaux de Georges Orwell (Et C'est pour la bonne cause de Simon Cottin-Marx).
5 - Primo Levi dit que beaucoup de personnes ne témoignent pas car elles se sentent privilégiées (elles ont survécu et beaucoup d'autres non, elles ressentent de la honte car elles ont eu plus de chances). À l'atelier on peut aussi entendre ce genre de propos : "Nous n'avons pas à nous plaindre, pas à témoigner, nous sommes dans une bien meilleure position que les publics que nous recevons" ou bien "Nous avons choisi d'être ici donc nous n'avons rien à dire"...
Effectivement tout le monde ne pourra pas témoigner, alors que l'atelier est un formidable endroit pour observer le monde, car beaucoup de personnes et beaucoup de thématiques s'y croisent (les marges s'y rencontrent)... De cette diversité nous pouvons témoigner. Et cette diversité et cette richesse ne sont-elle pas l'envers de l'enfer normalisé et sécuritaire que la société dominante nous propose ? ... Certes nous sommes plus privilégiés que certain·es, mais moins que d'autres !
6 - Ne pas témoigner par "refus de parvenir", pour ne pas se distinguer du groupe, pour ne pas laisser penser qu'on est une "personne différente". Cette idée, bien que généreuse, peut faire qu'on reste assigné·e à la place d'apprenti·e toute la vie... C'est un peu la négation de la reconnaissance, de l'expérience, de l'expertise... A l'origine lorsque Albert Thierry forge son concept de "refus de parvenir" il réprouve la réussite individuelle mais avance que chacun-e doit s'évertuer à faire avancer toute la classe... La solidarité davantage que la méritocratie en quelque sorte.
Témoigner pour lutter contre l'air du temps.
La télé nous raconte tous les jours que les personnes s'entre-dévorent, que les communautés ne peuvent plus cohabiter, que les gens sont individualistes/égoïstes/désabusés/ignorants... Ces propos ont pour fonction de renforcer le chacun·e chez soi, la société de travail, de consommation, de compétition... D'encourager la défiance et l'apathie, de briser les solidarités, d’empêcher l'avènement d'initiatives plus autonomes...
Par le récit on peut valoriser ce qui se passe à l'atelier, déclarer : Tous les jours des personnes très différentes s'entraident, s'encouragent, inventent des astuces pour faire fonctionner des objets destinés à être jetés... On peut le marteler car, en même temps, il ne faut pas oublier que la droite elle aussi travaille à produire son récit : (Cf. Antonio Gramsci et son concept d'Hégémonie Culturelle... La société a tendance à forger les personnes dont elle a besoin : des personnes qui respectent ses règles, ses institutions, ses valeurs, honnêtes et travailleuses...)
https://www.youtube.com/watch?v=WxduGqsmdqw&ab_channel=BLAST%2CLesouffledel%27info)
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Ouverture
Les ateliers contribuent à beaucoup de choses, souvent des choses invisibles. Raconter permet de valoriser, de complexifier, d’intéresser des personnes extérieurs, de mieux comprendre, de transmettre... Les ateliers sont un refuge mais aussi un espace de résistance et un espace où s'invente d'autres manières de faire et d'imaginer...